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Sorcière des elfes
Elwing se tut. Son visage était d'une pâleur mortelle et il semblait avoir du mal à respirer. Sélène releva la tête et grogna :
- Ah non ! Il n'est question que tu arrêtes ton histoire comme cela ! Que s'est-il passé ensuite ?
- Je vous avais promis l'initiation de Cinabre ! protesta mollement Elwing.
- Pourquoi Tiernvael a-t-il accepté l'hybride parmi eux ? s'impatienta Sélène.
Elwing soupira et s'apprêta à continuer, chose qu'il n'avait pas prévue, quand le Rédempteur intervint :
- Non, Sélène, tu vas lui laisser le temps de se reposer.
- Mais...
- J'ai dit non, Sélène.
La voix assourdie du Rédempteur était inflexible.
- Tu n'es pas juste ! s'exclama la jeune fille.
- Je n'ai jamais prétendu l'être, acquiesça le grand chevalier. Tu vas le tuer si tu t'obstines. Il continuera un autre soir.
Sélène jeta un coup d'oeil attristé sur Elwing dont le visage avait perdu toute couleur et acquiesça.
- Je suis désolée.
Elwing hocha la tête, se leva et s'éloigna. Mélibée le suivit des yeux, tandis que Elior bondissait sur ses pieds, courant après l'elvinn. La jeune sorcière des elfes eut l'air surprise. Le silence tomba sur le petit groupe, puis une voix pure monta vers le ciel, une voix douce qui chantait avec une facilité déconcertante, atteignant sans mal les notes les plus difficiles. Le Rédempteur quitta l'ombre qui le cachait à demi et se dirigea vers l'endroit d'où venait la voix. Il vit Elior et Elwing assis côte à côte ; l'elvinn avait sa tête sur l'épaule d'Elior qui l'entourait de son bras tout en chantant.
- Et s'étendre dans l'ombre
La laisser nous recouvrir de sa pénombre,
Laisser monter les rêves intérieurs
Et y voir tous ses malheurs.
La jeune elfe sentit l'onde de froid s'emparer de ses membres et elle se tut.
- Vous descendez de la soeur d'Edlana, n'est-ce pas ? fit la voix impersonnelle du Rédempteur et c'était plus une affirmation qu'une question.
- Oui, répondit-elle doucement. Toutes les Elior descendent d'elle.
De nouveau, ce fut le silence. Tous connaissaient le nom d'Edlana, la célèbre poétesse-elfe, contemporaine d'Ukkraq, grand-père de Sirius l'Errant, et maintenant dieu. Edlana avait perdu la vie en se sacrifiant pour sa soeur, la belle et douce Elior, en offrant les trois gouttes de sang qui devaient lui amener la mort. Même si tout ceci s'était passé sur Solaris, tous étaient au courant et il n'était pas rare de rencontrer une Elior sur les planètes avoisinantes, les dieux semblant beaucoup aimer exiler les descendantes de la soeur d'Edlana.
- Reposez-vous, dame de Netiel. Demain, nous atteindrons le dernier village avant la Haute Montagne et nous devrons y laisser nos montures.
- Sauf Daguerrand, bien sûr !
- Sauf Daguerrand, acquiesça le Rédempteur. Il ne disparaîtra qu'avec moi.
- Sans vouloir être indiscrète, quand disparaîtrez-vous ?
Le chevalier de Sélénie émit un curieux borborygme que, après réflexion, elle jugea être un rire.
- Quand je le déciderai, dame de Netiel, répondit-il.
Il s'éloigna et fut happé par la nuit.
Le lendemain, ils reprirent leur progression. Mélibée jetait des regards intrigués sur Elwing qui chevauchait à ses côtés, étrangement silencieux, le visage pâle et tiré. Elior fermait la marche, fredonnant doucement. Ils virent se profiler les premiers toits du village. Elior remonta alors la colonne, tout en faisant signe à Cendrill de venir constituer l'arrière-garde. Elle sortit son manteau de son sac et le revêtit en hâte, rebouclant soigneusement son ceinturon. Elle caressa au passage la rose de cristal d'un geste très doux, un sourire léger effleurant ses lèvres. A l'entrée du village se trouvait une forge. Le forgeron, qui discutait avec un autre homme, leva la tête et regarda le petit groupe s'approcher avec intérêt. Tous descendirent de cheval, sauf le Rédempteur. Soudain, le feu de la forge s'éleva en une grande flamme crépitante. Le forgeron sursauta.
- Détache le chien ! ordonna-t-il à l'autre homme.
Celui-ci obéit aussitôt. Mélibée s'était figée, regardant la grande flamme de ses tendres yeux gris. Elior manoeuvra de façon à se placer devant elle, sa main gantée de cuir noir refermée sur le bâton noueux. Un molosse apparut, écume à la gueule, retenu par une énorme chaîne.
- Lâche-le ! fit le forgeron.
Les autres restaient pétrifiés. Dans un bruit métallique, le molosse bondit droit vers Elior. Le Rédempteur posa la main sur la garde de son arme, mais ne bougea pas. Daneris étouffa un cri et se prépara à s'élancer, mais il resta ébahi devant le chien qui, les pattes avant sur les épaules d'Elior, lui faisait fête avec les plus vives démonstrations. Le forgeron s'approcha, referma le poing sur le solide collier de cuir du chien et rabattit en arrière le capuchon d'Elior. Le casque de la jeune elfe le fit voir rouge et il l'envoya bouler au loin d'un coup de poing, atteignant du même coup Cendrill qui eut un petit cri de douleur. Une cascade de cheveux d'argent se répandit sur le dos d'Elior. Le regard céladon de la jeune elfe ne cillait pas, fixant sans peur le forgeron en colère. Il saisit la chevelure très près du cuir chevelu et articula lentement :
- Tu es une sorcière des elfes et tu nous apportes le mauvais oeil !
Daneris avait une impression étrange : pourquoi personne n'intervenait pour aider Elior ? Un grondement répondit au forgeron : les babines retroussées sur des crocs impressionnants dégoulinants de bave, le chien le regardait d'un air haineux. Doucement, Elior posa sa main sur le crâne aux poils courts du chien.
- Lâchez-la, maître forgeron, fit la voix calme du Rédempteur. Vous n'ignorez pourtant pas que votre chien vous réduirait en pièces sans même qu'elle fasse le moindre mouvement ?
Quand le Rédempteur parlait, on se sentait obligé de lui obéir. Lentement, le forgeron desserra son emprise et se tourna vers le chevalier. Il plissa les yeux, comme s'il voulait se souvenir de quelque chose qui lui échappait.
- On se connaît déjà, non ?
- C'est exact, j'ai soigné votre femme il y a un mois.
Daneris en resta la bouche ouverte : il y avait un mois, le Rédempteur venait les chercher pour commencer cette quête ! Il considéra Daguerrand avec un respect tout neuf : ce n'était certes pas un destrier ordinaire pour parcourir une telle distance en si peu de temps !
- Je me souviens de vous, chevalier, déclara le forgeron sans que son visage s'éclairât pour autant.
Visiblement, il n'appréciait que fort peu de le revoir ! Sans doute à cause de ce préjugé contre les membres d'ordres de chevalerie qui contaminait toute la région.
- Nous vendons ces bêtes. Es-tu intéressé ? fit le Rédempteur en désignant les chevaux
- Votre monture est dans le lot ? demanda le forgeron d'un air gourmand.
- Non, répondit le chevalier d'un ton toujours égal.
Le forgeron se renfrogna.
- Le lot aura beaucoup moins de valeur, chevalier ! se plaignit-il.
- D'ici que tu décides mon cheval à te suivre, de l'eau aura coulé sous les ponts !
- Dix pièces d'or, chevalier, pas davantage. Les bêtes sont épuisées.
- Elles en valent vingt ! protesta Daneris.
- Je n'irai pas au-delà de treize.
- Dix-sept, soupira Daneris en donnant l'impression qu'on lui arrachait le coeur.
- Quinze, offrit le forgeron en souriant d'un air rusé.
- D'accord.
Le Rédempteur secouait doucement la tête en voyant les chevaux changer de main. Sélène le rejoignit.
- Souris, petit frère ! Daneris s'est bien débrouillé !
Le grand chevalier secoua encore la tête.
- Il nous a surtout rendus repérables !
- Qui crains-tu, petit frère ?
Le Rédempteur s'éloigna, pestant en son for intérieur contre la manie de Sélène d'appeler tout le monde frère ou soeur, terme servant surtout à masquer sa véritable affection pour son frère.
Le petit groupe reprit sa progression. Sans rien dire, Elwing avait chargé sur ses épaules la majeure partie du paquetage de Mélibée, Daneris et Cendrill ayant agi de même envers Saphar et Elior. Sélène, comme le Rédempteur, n'avait rien. Semblable à elle-même, elle arborait toujours son justaucorps de cuir marron, sa lourde épée négligemment fixée dans le dos. Ses longues jambes minces semblaient dotées d'une solide résistance à toute épreuve. Mélibée, songeuse, se rapprocha d'Elior qui avait de nouveau dissimulé sa chevelure d'argent sous son casque.
- J'ignorais que j'avais une soeur, fit-elle de sa douce voix.
Elior haussa les épaules.
- Je ne voulais pas le montrer, répondit-elle avec réticence. C'était juste pour vous protéger.
- Mais comment les feux ne vous ont-ils pas trahie ?
Le regard d'Elior, chargé d'amertume, se perdit au lointain.
- Une longue pratique. Dix ans, en fait. J'ai appris à ordonner au feu.
- De quelle tribu êtes-vous ?
- D'aucune, petite soeur. Elle a été rayée du monde des vivants.
Mélibée ôta un de ses gants. Elior soupira, fit passer son bâton dans son autre main et enleva aussi son gant. Dans sa paume apparaissait également le visage torturé d'un jeune homme, menacé par un loup. Les deux sorcières des elfes mirent leur paume marquée en contact et entrelacèrent leurs doigts. Un courant sembla passer entre elles.
- Voilà, petite soeur, fit doucement Elior.
Elle remit son gant en hâte et reprit son bâton. Elle accéléra le pas et rabattit son capuchon noir sur ses yeux..
Le Rédempteur ordonnait de plus en plus souvent des haltes. Daguerrand et lui auraient pu continuer sans jamais s'arrêter, mais les autres fatiguaient vite. Visiblement, Mélibée et Cendrill n'étaient pas faits pour la marche. Durant ces haltes, le chevalier restait perché sur son cheval, surveillant les environs, tout en gardant un oeil sur son groupe. Il ne faisait aucun effort pour se mêler à eux et décourageait même les tentatives d'approche des autres. L'arrivée de Sélène semblait encore avoir agrandi l'abîme entre Saphar et Mélibée. Saphar avait toujours eu beaucoup d'admiration pour Sélène, sauf le jour de leur rencontre où elle n'avait que fort peu apprécié qu'une inconnue surgie du néant lui donne des ordres. Sélène avait rapidement compris le problème et dix minutes plus tard, le conflit avait été réglé : Saphar avait durement accepté la supériorité de Sélène, mais celle-ci n'avait pas abusé de la situation. Elles étaient devenues les meilleures amies du monde.
- Eh bien, petit frère ! lança-t-elle gaiement. Que vois-tu donc de tes yeux d'émeraude ?
Le chevalier avait les yeux fixés sur Elior qui se tenait debout près d'un arbre. Sa main gantée de cuir était étrangement crispée sur le gros bâton noueux et l'autre semblait négligemment posée sur une branche basse. Son visage n'exprimait rien, mais le Rédempteur connaissait le langage du corps. Une douleur s'était aggravée et torturait Elior aux jambes, visiblement au point qu'elle en avait du mal à tenir debout et qu'elle devait s'appuyer sur les branches.
- Je vois la souffrance et la mort, petite soeur.
- La mort, vraiment ?
- Oui. Elle frappe toujours.
Son regard était tourné vers l'horizon et semblait lire un avertissement destiné à lui seul. Pivotant légèrement sur sa selle, il ordonna de reprendre la route. Il laissa Sélène prendre la tête de l'expédition et se mit à l'arrière-garde. Il ne quittait pas Elior des yeux. Il voyait que la démarche souple et rapide de la jeune elfe avait disparu pour laisser placer à une marche raide et heurtée. Il se souvint de la douleur qu'il avait eue juste avant de rencontrer Erell. Cela semblait si loin, maintenant. La blessure n'avait jamais guéri correctement, malgré les sortilèges d'Erell et il en gardait une démarche brusque et un pincement constant au niveau des tibias. Il regardait toujours Elior, sans faire le moindre geste pour lui venir en aide. Il la voyait s'appuyer de plus en plus lourdement sur son bâton et ses jambes semblaient agir en dehors de sa volonté. Ses pieds se posaient brutalement sur le sol, en une détente raide du genou et son corps suivait par à-coups. Il sentait bien qu'elle irait jusqu'à la limite de ses forces. Soudain, sans prévenir, ses jambes se dérobèrent sous elle et elle fut jetée à terre. Seul Cendrill se retourna, les autres n'avaient rien entendu. Elior prit son bâton et tenta de se relever, en vain. Cendrill vint l'aider, mais à peine s'appuya-t-elle sur une jambe qu'elle s'effondra à nouveau. Elle éclata en sanglots nerveux en balbutiant :
- Mes jambes !... Mes jambes !...
Elle avait l'impression d'avoir le tibia pris dans un étau et la douleur remontait progressivement dans toutes ses jambes. Les autres s'étaient arrêtés et se regardaient d'un air perplexe. Jusqu'à présent, Elior avait été si discrète que cette brusque crise de larmes paraissait incongrue. D'un mouvement fluide, le Rédempteur était descendu à terre. Il s'approcha d'Elior et, sans poser de questions, il la souleva dans ses bras. Elle étouffa un sanglot convulsif et tenta de se calmer, mais sans succès.
- Je suis désolée, Rédempteur, hoqueta-t-elle.
- Vous n'avez pas à l'être, dame de Netiel, lui assura-t-il gravement.
Daguerrand marchait tranquillement derrière lui. Le Rédempteur s'interrogeait pensivement sur ce mal qui avait saisi Elior. Il connaissait la route : si Elior avait été seule, elle y serait restée, paralysée, car personne n'y passait : il utilisait intentionnellement des routes peu fréquentées. Même si les autres avaient été là, sa paralysie les aurait condamnés aussi sûrement que s'ils en avaient tous atteints. En effet, aucun d'eux n'aurait eu la force de la porter jusqu'au village qu'ils venaient de quitter, et si l'un d'eux y avait couru en ramener une monture, il aurait été trop tard de toute façon : les chevaux normaux, ou n'importe quel animal normalement constitué, refusaient de mettre un pied sur cette route. La réputation en était terrible : la nuit, des démons surgissaient pour s'emparer de toute créature vivante ayant bravé l'interdit qui planait sur ces lieux. Oui, sans lui, le groupe aurait été condamné. Il secoua doucement la tête en souriant intérieurement : sans lui, le groupe ne serait pas là. Le chemin continua sans rien dire. Elior, les bras autour du cou du Rédempteur, regardait droit devant elle, le visage figé. Mélibée commençait à traîner la jambe, mais Elwing, devant l'éclat du regard smaragdin, préféra ne pas demander de halte. Sélène avait pris la tête du groupe et faisait marcher ses compagnons à un train d'enfer, selon ses bonnes habitudes. Quand elle vit le soleil rouge commencer à décliner, elle ordonna une halte. Le Rédempteur, derrière elle, secoua la tête et refusa l'endroit qu'elle proposait. Sélène vint se planter devant lui, les poings sur les hanches et exigea des explications. Les yeux verts la figèrent sur place.
- J'ai dit non, fit sèchement le Rédempteur, sans rien expliquer.
- Ne joue pas à ce petit jeu-là avec moi ! siffla-t-elle comme un chat en colère. Que vont penser les autres ?
- Cela t'est bien égal. Ils trouvent déjà que j'agis comme lui, alors ils n'en seront pas surpris.
Les yeux noirs de Sélène s'étrécirent dangereusement.
- Pourquoi cet endroit ne te plaît-il pas ?
- Parce que nous nous arrêterons au prochain croisement. Obstine-toi si tu veux, moi, je mettrai la dame de Netiel en sécurité.
- Le prochain ? Tu en es sûr ? Après tout, tu connais mieux cette route que moi.
Le Rédempteur acquiesça sans rien dire, puis il soupira en la voyant s'éloigner d'un pas alerte.
- Pourquoi faut-il toujours qu'elle discute quand elle a tort ? marmonna-t-il.
Avisant Elior qui se tenait très raide dans ses bras, il ajouta :
- Détendez-vous, dame de Netiel, je ne vais pas vous faire de mal.
- Arrêtez d'être aussi cérémonieux avec moi, vous ne le faites même pas avec Saphar ! s'agaça-t-elle soudain.
- C'est une longue histoire, ma dame.
- Tant pis. Je refuse d'entendre à longueur de journée des "dame de Netiel" ou des "ma dame". Je m'appelle Elior. Elior tout court, précisa-t-elle.
- Très bien, fit le Rédempteur d'un ton glacé.
Elior crut qu'elle l'avait vexé et elle tenta de se rattraper.
- Excusez-moi, cela me rappelle mon peuple et...
- Vous n'avez pas à vous excuser. Vous ordonnez, j'obéis.
Elior eut un rire argentin.
- Je n'y risquerais pas ma tête, après vous avoir vu parler à Sélène !
Le Rédempteur daigna baisser les yeux sur elle et elle resta interdite devant le feu de son regard.
- C'est une longue histoire, répéta-t-il. Si vous pouvez dormir sur mon épaule, profitez-en, je crains que la nuit ne soit courte.
- Oh ! fit seulement Elior et elle fixa l'épaule cuirassée d'acier d'un air légèrement perplexe.
Le croisement suivant se fit attendre. Et quand enfin, ils l'atteignirent, les fourrés autour étaient si épais qu'il était impossible de s'y frayer un chemin pour trouver un endroit calme et abrité.
- Où campons-nous ? demanda hargneusement Saphar.
- Ici, répondit le Rédempteur d'un ton sans réplique.
- Je préférais l'endroit de Sélène.
- Retourne là-bas si tu veux. Mais je conseille à ceux qui veulent rester en vie de me faire confiance et de ne pas bouger.
Il leva la tête et son regard vert s'embrasa en même temps que l'horizon. Le soleil rouge venait de disparaître et le ciel avait pris sa couleur nocturne. Avec douceur, le Rédempteur déposa Elior au beau milieu du croisement.
- Nous allons gêner le passage ! protesta Saphar.
- Encore faudrait-il que quelqu'un passe, rétorqua le chevalier.
Sélène, à genoux, s'occupait déjà d'allumer un feu. Elwing, si silencieux qu'il en passait inaperçu, aménageait un endroit confortable pour Mélibée. Le Rédempteur attrapa Cendrill qui allait s'éloigner.
- Tu restes là, toi !
- Je voulais juste explorer les environs !
- Il n'en est pas question et je vous avertis que le premier qui discute s'en mordra les doigts.
Le regard smaragdin brillait d'un feu peu rassurant. Pour détendre l'atmosphère pendant le repas, Sélène parla d'une aventure qui lui était arrivée quand tous la croyaient morte.
- J'ai rencontré un jeune homme un peu extraordinaire. Je vais vous montrer.
Elle écarta doucement les mains en fixant le feu qui se transforma en un rideau de flammes sur lesquelles apparurent des images.
Texte © Azraël 1997 - 2002.
Bordure et boutons Fire drake, de Silverhair
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