Elvanshalee

   Azraël connaissait le chemin par coeur et il reprit son raccourci qui passait devant l'antre de l'ombre des roches. Il sentit le souffle brûlant de la bête, mais elle ne se montra pas ; elle l'avait reconnu. Zarth risqua une question :
    - Ce passage n'est-il pas très dangereux, Azraël ?
    - Pas en ma compagnie, Zarth. Je suis votre garantie de survie.
    - Encore un pauvre monstre que tu terrifies ? lança le jeune elfe d'un ton malicieux.
    - Qu'est-ce que tu veux ! rétorqua le jeune homme d'un ton fataliste. Je ne sais pas ce que je leur fais pour qu'ils me craignent tous comme ça, mais ça me rend la vie un peu plus calme... après.
   Le chemin fut d'une tranquillité presque éprouvante, par rapport à l'excitation qui avait précédé ce retour, si bien que tous en avaient les nerfs à vif. Azraël retrouva Furnerius avec bonheur, mais le grand étalon de guerre était encore plus content que son maître. Les retrouvailles de Zarth et d'Entshilkan se passèrent de mots : l'elfe noir tendit sa main et l'étalon vint y mettre son nez. Julian agissait de même avec Dolgttrasir et Elvanshalee se retrouva seule, privée de cette complicité avec un animal. Ne pouvant résister au plaisir de narguer les quelques derniers éléments de la Guilde, Azraël remonta le petit escalier qui conduisait dans la grande salle de la Crypte et y laissa un message bien en évidence, marqué sur un mur avec cette poudre noire qu'utilisaient les assassins pour se noircir le visage lors de leurs expéditions nocturnes.
    - J'ai encore gagné, disait-il et il signa Egan Pendragon, d'un paraphe majestueux.
   La petite troupe remonta tranquillement à la surface par le passage de la Crypte, puisqu'ils n'avaient plus la moindre raison de se cacher à présent. Azraël tendit la main à Elvanshalee et la hissa en croupe derrière lui. La jeune drow rabattit son capuchon sur son visage, lui entoura la taille de ses bras et appuya sa joue contre son dos. D'un pas allègre, Furnerius prit la tête de l'expédition, suivi d'Entshilkan et de Dolgttrasir.
   A l'arrêt du soir, le campement s'organisa tacitement et Azraël resta près de Furnerius, les mains dans les poches, tandis que les autres s'affairaient. Ils avaient tous été d'accord pour décider que le jeune homme en avait assez fait dans les souterrains de Vindemiatrix. Un peu plus tard, Julian vint le trouver.
    - Egan, Zarth m'a dit que tu savais presque tout sur les forces obscures. Tu sais quel est mon combat. Acceptes-tu de m'enseigner une partie de ton savoir ?
   Le jeune homme observa longuement le chevalier du néant qui lui faisait face. Le regard d'un bleu profond, vif et perçant, le fixait sans ciller, mais le sourire un peu moqueur qu'il arborait d'habitude avait laissé place à un masque de gravité. Lentement, Azraël dégaina son cimeterre, laissant celui à l'éclair suspendu dans son dos.
    - Tourne-moi le dos, dit-il d'une voix rauque.
   Julian le regarda sans comprendre. Le regard noir avait un étrange éclat et Azraël se tenait ramassé sur lui-même, comme prêt à bondir.
    - Allez, tourne-moi le dos ! répéta Azraël.
   Julian hésita. En tant que chevalier du néant, il ne pouvait pas se permettre de faire confiance au premier venu. Mais Azraël avait été son compagnon d'aventures - ou plutôt, il avait été le sien, car il doutait que le jeune homme accepte jamais d'être le compagnon d'aventures de quelqu'un - et il les avait sauvés à plusieurs reprises dans les souterrains de Vindemiatrix. Seulement, voilà, Azraël était un assassin et il lui avait dit, le jour même, qu'il en gardait encore les réflexes. Il l'avait vu étrangler Shyntlara sans la moindre étincelle de compassion, l'envoyer à la mort avec Lualyrr, il l'avait vu se battre contre une déesse, défier le dieu de la destruction, lutter contre les Abysses et les effrayer. Quel était donc cet homme si fort et si cruel ? Pourrait-il lui tourner le dos en étant sûr de ne pas recevoir une navaja entre les omoplates ? Azraël ne disait plus rien, il se contentait de le regarder, les yeux moqueurs et un sourire ironique se dessinant peu à peu sur ses lèvres.
   Soudain, le chevalier du néant se souvint de cette conversation juste après l'épisode de l'Endroit-sans-Nom, de cette discussion sur la confiance. Alors, prenant une inspiration, il pivota sur ses talons et tourna le dos à Azraël, tout en se reprochant de le faire. Le jeune homme n'avait pas l'air dans son état normal et il avait son cimeterre à la main. Il serra convulsivement les poings, puis se maîtrisa. Il sentit une pointe acérée venir titiller sa nuque, mais il ne bougea pas d'un muscle. Il était si tendu que lorsque Azraël éclata de rire, il sursauta sans pouvoir s'en empêcher. Il se retourna. Azraël avait rengainé son cimeterre et ne tenait à la main qu'une navaja ; et il riait, riait à en perdre haleine, tout en regardant Julian. Le jeune chevalier crut qu'il se moquait de lui et fronça violemment les sourcils. Aussitôt, Azraël reprit son sérieux.
    - Bravo, Julian, dit-il. Je consens à t'apprendre ce que je sais.
    - Je ne comprends pas, avoua le jeune chevalier du néant après un moment de silence.
    - Je t'ai éprouvé, répondit Azraël en faisant disparaître sa navaja. Je voulais savoir si tu avais suffisamment confiance en moi pour me tourner le dos sciemment, alors que j'avais une arme entre les mains et que j'arborais un air plutôt dangereux. Je ne suis pas sûr que beaucoup de gens l'auraient fait. Toi-même, tu n'étais pas à ton aise.
   Il sourit, un sourire naïf qui lui donna un air si jeune que Julian douta un moment d'avoir en face de lui l'homme qui avait fait trembler les Abysses. Azraël reprit son sérieux.
    - Cependant, je veux être sûr que tu sais à quoi tu t'attends. Le savoir que je possède, Julian, n'est pas sans danger. Tu n'auras pas à payer tout ce que j'ai payé, mais tu devras donner de toi-même. As-tu déjà assisté à des cérémonies drows ? demanda-t-il brusquement. Connais-tu les rituels des chevaliers du chaos quand ils capturent certains prisonniers ? As-tu déjà regardé un démon des Abysses dans les yeux ? As-tu vu les portes de la mort s'ouvrir pour toi ? As-tu senti la mort s'emparer lentement de toi sans que tu ne puisses rien faire ? Es-tu prêt à renoncer à tout ce que tu aimes, es-tu prêt à mourir sur l'heure ?
   Malgré sa formation de chevalier du néant, Julian se sentit ébranlé, surtout que Azraël posait les questions d'un ton brutal et tranchant.
    - Qu'est-ce que..., commença-t-il.
    - Parce que si tu suis mon enseignement, tu entendras des horreurs et tu en verras bien plus encore, continua Azraël. Tout à l'heure, ton âme était révoltée de la façon dont j'avais agi envers Shyntlara et Lualyrr. Ce dont tu seras témoin sera cent fois, mille fois pire ! Veux-tu encore connaître le côté noir ?
   Julian hésita de nouveau, puis ses doigts vinrent effleurer le scorpion argenté qu'il arborait sur la poitrine.
    - Oui, dit-il fermement. Par Illustra, je le veux !
    - Je t'aurai prévenu, grommela Azraël. Très bien, nous commencerons une fois à Slar. Pour l'instant, va dormir !
   Julian obéit sans protester. La leçon de la dernière fois lui avait été profitable. Azraël s'assit près des chevaux pour passer la nuit, tandis que Zarth et Julian s'allongeaient. Elvanshalee vint s'asseoir à côté de lui.
    - Eh bien, petite elfe, fit-il en souriant, tu ne dors donc pas ?
    - Je dormirai pendant le jour.
    - Que comptes-tu trouver à la surface, Elvanshalee ?
    - Suivre la voie de ma déesse, répondit-elle. Apprendre de nouveaux chants, de nouvelles manières de combattre... Secourir ceux qui en ont besoin.
   Elle disait cela si simplement que Azraël en fut presque attendri.
    - Tu as bien du courage, ma petite Elvanshalee. Repose-toi maintenant, j'ai l'habitude de veiller.
   La jeune drow acquiesça de la tête et se pelotonna par terre, le front appuyé contre la jambe d'Azraël qui n'osa plus bouger.
   Le lendemain matin, le chemin reprit, tout aussi monotone. La Forêt Principale était calme et on n'aurait jamais cru que, peu de temps auparavant, très loin de là, un jeune homme et un centaure avaient lutté contre Erza. Mais Azraël savait qu'il y avait un nouveau malaise et il le sentait : Vilya avait été très pressante dans sa demande pour aller lui faire chercher le cimeterre de la lune. De plus, son émotion n'était pas habituelle, de même que l'intervention de Vanyar. Les dieux avaient peur de quelque chose, de quelque chose qu'il pouvait manifestement empêcher, lui, simple mortel. Il soupçonnait naturellement la main d'Erza, mais que se passait-il exactement ?
   Il réfléchissait à cela, perdu dans ses pensées, laissant Furnerius avancer de son pas alerte sans la moindre contrainte de direction, Elvanshalee endormie derrière lui, ses bras noués autour de sa taille et sa joue appuyée contre son dos. Et puis, soudain, il sentit la différence dans l'attitude de Furnerius et redressa la tête. Il leva la main et Zarth fut aussitôt sur ses gardes. Un elfe bondit devant eux, arc pointé sur Zarth.
    - Vous deux, lança-t-il d'une voix rauque en désignant Azraël et Julian, vous pouvez partir. Laissez-moi tuer cette racaille de drow !
   Azraël l'observa sans bouger et il plissa ses yeux d'un air étrange. L'elfe banda son arc, oublieux des deux autres. Zarth ne faisait pas le moindre mouvement. Il avait compris que son adversaire n'avait pas toute sa tête, cela se voyait à l'éclat inaccoutumé dans ses yeux verts, et il n'avait pas envie de risquer la vie d'Entshilkan pour sauver la sienne. Simplement, il tourna la tête vers Azraël ; celui-ci eut un léger sourire, un peu étonné, puis acquiesça silencieusement. L'elfe n'eut jamais le temps de tirer sa flèche : un trait enflammé lui arracha son arc des mains.
    - Je te reconnais, dit Azraël. Tu es un des guerriers de Crotale.
   L'elfe se redressa en bombant le torse.
    - C'est exact. Et comme Crotale et son frère, j'adore El Shazar. Pureté et violence du vent ! Et El Shazar veut que les drows...
    - Crotale et Rapace vénèrent Shryack, coupa Azraël. Pureté et violence du désert. Ils ont pris ce dieu comme emblème de leur sauvagerie.
   Coupé court, l'elfe regarda Azraël bouché bée. Puis il vociféra :
    - Qui es-tu pour oser prononcer le nom de deux chefs elfes respectés ?
   Azraël dénoua doucement les mains d'Elvanshalee, qui s'était réveillée, et murmura :
    - Garde ton capuchon baissé, surtout.
   Il fit passer sa jambe droite par-dessus l'encolure de Furnerius et se laissa souplement glisser à terre. Il ôta simplement son serre-tête et le brandit devant l'elfe.
    - Voilà qui je suis ! lança-t-il dédaigneusement.
    - C'est impossible ! décréta l'elfe en pâlissant un peu. Il n'y a que deux frères des elfes dans cette région et vous n'êtes pas l'un d'eux !
    - Simon et Sha. Mais il y en a un troisième : moi. J'ai été nommé par Crotale lui-même.
   L'elfe parut désorienté, puis ses yeux se posèrent sur Zarth et ils retrouvèrent l'éclat fanatique qu'ils avaient perdu lors de l'intervention d'Azraël. Zarth pouvait presque suivre le cheminement de ses pensées confuses au milieu de la tempête qui sévissait sous son crâne, mais il se força à rester immobile : il savait que Azraël surveillait l'elfe et il préférait lui laisser régler ce cas. Il voulait éviter du verser du sang elfe.
   Soudain l'elfe bondit, une courte dague à la main. Azraël se jeta en avant au même moment et le fit tomber par terre avant que la lame n'effleure le flanc d'Entshilkan. L'elfe se redressa alors que Azraël, butant contre une racine, ne put se relever à temps. Alors une forme noire se jeta sur l'elfe, le bousculant et le faisant rouler au sol. Dans sa chute, l'agresseur perdit son capuchon et le fanatique se retrouva face au magnifique visage finement ciselé d'une drow. Furieux, il leva son arme, mais une poigne ferme le souleva du sol et l'envoyer bouler à vingt pas de là.
    - Si tu veux tuer des drows, tonna Azraël, en continuant tout droit, tu tomberas sur une crypte. Elle donne sur Vindemiatrix, le royaume drow. Va satisfaire la haine de ton dieu !
   L'elfe le regarda et la lueur démente dans ses yeux devint plus brillante encore. Il tourna les talons, courant presque vers la Crypte. Julian toucha le bras d'Azraël qui tourna vers lui son regard enflammé.
    - Tu l'as envoyé à la mort, remarqua-t-il.
    - Je sais, répondit-il d'un ton égal.
    - Est-ce pour venger Elvanshalee ?
    - Non, c'est pour moi. La religion d'Elvanshalee ne lui permettrait sans doute pas de se venger aussi bassement.
   Il s'approcha d'Elvanshalee qui gisait par terre, une plaie béante à la poitrine, ses cheveux argentés lui faisant un halo autour de la tête. Azraël mit un genou en terre et lui prit la main. Les grands yeux de rubis se fixèrent sur le jeune homme.
    - Tu crois... tu crois que Eilistraee m'appellera auprès d'elle ? demanda-t-elle avec difficulté.
    - J'en suis sûr, Elvanshalee, affirma Azraël en se maudissant de ne pas avoir arrêté à temps le bras meurtrier de l'elfe fanatique.
    - Azraël... Ne ramène pas mon corps à Vindemiatrix... Je veux être enterrée ici, sous la lumière des étoiles...
    - Bien sûr, Elvanshalee...
   Elle crispa ses longs doigts noirs sur la main du jeune homme.
    - Eilistraee m'avait dit que ce que je faisais était bien... Tout sacrifier pour te suivre... J'ai eu raison, n'est-ce pas ?
   La petite drow agonisait lentement, mais elle continuait à parler, regardant exclusivement le visage impassible d'Azraël Puis elle ferma à demi les paupières et murmura :
    - Azraël... Eilistraee...
   Un chant d'une beauté surnaturelle s'éleva alors, suivi de quelques notes cristallines de harpe en écho, tandis que l'âme d'Elvanshalee s'envolait. Azraël restait un genou en terre, la frêle main noire serrée dans la sienne. Il songeait à la scène dont il avait été le spectateur involontaire la veille et que lui rappelait cette mélodie poignante...
   Au milieu de la nuit, alors que Vilya et son cortège habituel illuminaient la voûte nocturne, Azraël s'était réveillé, en proie à un étrange sentiment, sentant une présence qui n'avait rien d'humaine. Furnerius lui souffla sur les cheveux, comme pour manifester sa surprise de l'avoir vu s'endormir pendant son tour de garde. Azraël se redressa à demi, les yeux fixés sur le feu qui flambait haut et clair.
   Une drow, sa longue chevelure argentée entièrement dénouée, dansait autour du feu, et quelques notes de harpe s'égrenaient doucement dans le silence de la nuit. Il vit une gigantesque silhouette féminine venir vers le foyer ; il s'agissait d'une très belle drow dont la chevelure argentée l'enveloppait entièrement jusqu'aux genoux. Devant l'apparition, Elvanshalee se figea, puis tendit la main vers une flûte d'argent qu'elle porta à ses lèvres. Un son cristallin jaillit alors, accompagnant le chant que la nouvelle venue venait d'entonner, ravissant les oreilles de ceux qui pouvaient l'entendre.
   Azraël l'écoutait en silence ; il savait que Elvanshalee, par sa position de prêtresse d'Eilistraee, secret qu'il avait deviné, même si la jeune drow refusait de le confirmer, savait jouer d'un instrument, mais sa maîtrise de la flûte le surprit agréablement. En tant que chevalier du cristal, il était sensible aux sons en général, mais plus spécialement à la musique et il soupira quand la dernière note se fondit dans les airs et que Elvanshalee reposa sa flûte.
    - Divine Eilistraee, murmura-t-elle.
    - Oui, mon enfant, répondit la déesse avec douceur. Que veux-tu ?
    - Divine Eilistraee, je doute ! lança Elvanshalee.
   La déesse s'avança et prit le menton de la jeune drow dans sa main.
    - Je sais, Elvanshalee. Tu te demandes si tu as eu raison de tout quitter pour suivre Azraël... Chut, enfant ! Je connais tes motivations. Dans ton coeur, tu as gardé intacte la place de cet homme qui fut presque ton fiancé, même si tu le considères plus comme un frère. Suis-le, mon enfant, suis-le partout où il te mènera, car en vérité, aucune vie ne vaut la sienne. Tu as bien agi, enfant... Sois rassurée et poursuis ton chemin dans la voie qui t'a été assignée.
   Eilistraee passa une main légère sur le front d'Elvanshalee, puis disparut. La jeune drow resta d'abord immobile, puis reprit sa danse, qui se fit de plus en plus joyeuse et légère, comme si la danseuse se libérait peu à peu d'un poids qui l'oppressait.
   Azraël se souvenait de cette scène : elle datait de cette nuit même. Elvanshalee avait perdu la vie parce qu'il fallait que lui vive. Il serra son poing libre, puis regarda le visage calme et apaisé d'Elvanshalee.
    - Dors bien dans l'éternité, petite elfe, murmura-t-il doucement en lui fermant les yeux.
   Aucun d'eux n'avait de pelle, aussi Azraël se mit-il à creuser avec ses mains. Zarth et Julian joignirent ses efforts aux siens et, rapidement, la tombe d'Elvanshalee fut creusée. Ils y déposèrent le corps de la jeune drow.
    - Julian, s'il te plaît, demanda Azraël en se tournant vers le chevalier du néant.
   Celui-ci voulut d'abord refuser, se jugeant indigne de cet honneur, mais quelque chose dans la voix d'Azraël l'empêcha de protester et il s'avança, commençant à réciter la prière des morts. Zarth fronça les sourcils : dans cette prière revenait beaucoup trop souvent le nom d'Illustra, que n'honorait pas Elvanshalee.
    - Accueille-la près de toi, Eilistraee, murmura simplement le jeune elfe noir.
   Azraël ne dit rien. Il combla la tombe de terre, puis alla retrouver Furnerius. Zarth vint près de lui.
    - C'est étrange, commença le jeune homme. Je n'avais pas repensé à Elvanshalee avant de la revoir, il y a quelques jours, et sa mort me cause un grand vide, comme si je venais de perdre une amie de longue date.
    - Elvanshalee était attachante.
    - Oui. Heureusement, Urlryn a épousé ShriNeerune. Elle sera là pour le consoler quand il apprendra la mort de sa soeur.
   Il se secoua et remonta en selle. Les deux autres l'imitèrent, après un dernier regard à la tombe toute fraîche, au pied d'un grand arbre.

Texte © Azraël 1996 - 2002.
Bordure et boutons Black Cat, de Silverhair

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