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Les gardiens de l'éternelle lumière
Julian et Zarth se regardèrent, l'air un peu étonné et Azraël sut ce qu'ils pensaient : ils croyaient qu'il les avait abandonnés. Cette idée se refléta sur le visage de Zarth qui arbora un air de détresse immense, tandis que les poings de Julian se crispaient violemment. Azraël fut surpris de cette réaction : par ce qu'ils étaient, ni Zarth, ni Julian n'auraient dû souffrir de cette "traîtrise", tant ils étaient habitués à en être l'objet. Avec des membres de la Guilde, Azraël aurait peut-être agi de la manière qu'ils croyaient qu'il faisait, mais pas avec des compagnons qu'il avait lui-même choisis !
- Comment peux-tu penser ça de moi, Zarth, après tout ce qu'on a vécu ensemble ? marmonna-t-il sourdement.
Trouvant que le jeune homme tardait à se montrer, les gardiens manifestèrent leur impatience.
- Viens à nous, ô troisième compagnon qui te caches quand tes amis luttent courageusement ! dit la silhouette qui avait emprisonné Julian.
Azraël grinça des dents.
- Si tu crois me faire sortir de mon trou en me traitant de lâche, tu as perdu ton pari, mon petit, gronda-t-il, et pourtant, les dieux savent que je ne peux pas supporter cette épithète !
Il rengaina doucement son cimeterre, en prenant garde à ne pas faire le moindre bruit, tendit les mains en avant et commença à murmurer un sortilège. Il en était à la moitié de son incantation quand il s'aperçut que la panique envahissait les rangs des créatures de lumière. Apeurées, elles regardaient autour d'elles, semblant attendre un secours inconnu ; il eut un bref sourire : visiblement, elles savaient qu'il prononçait un sort dirigé contre elles.
Azraël dirigea son pouvoir vers les deux gardiens qui retenaient Zarth prisonnier. Ils se trouvèrent brusquement transformés en de minuscules statues de cristal, à peine plus grandes qu'un doigt et Zarth se retrouvait libre de ses mouvements. Son visage s'éclaira comme un soleil, tous ses doutes balayés. Il ne réfléchit pas longtemps et bondit sur Julian pour le libérer. Il perdit un temps précieux à repérer les liens invisibles et impalpables qui retenaient le jeune chevalier du néant, mais, énervé, Azraël finit par les matérialiser en cristal, et alors, d'un simple cri, vibrant d'une pureté inimaginable, il les brisa en mille morceaux.
- Allez-vous-en ! hurla Azraël. Je me charge de les retenir le temps suffisant !
- Il n'en est pas question ! lança Zarth d'une voix qui n'admettait pas de réplique. Tu ne crois tout de même pas qu'on va t'abandonner après ce que tu viens de faire pour nous ? Nous avons douté de toi, laisse-nous nous faire pardonner !
- Par tous les dieux, Zarth ! s'exclama Azraël en fureur. Crois-tu sérieusement que je n'aurais rien d'autre à faire que veiller sur vous tout en combattant ? Je serai plus tranquille en vous sachant au loin ; je te rappelle que c'est toi-même qui as développé mes qualités de combattant solitaire.
Un gardien de l'éternelle lumière s'approchant trop de Julian se retrouva immobilisé, les pieds brutalement pris dans une gangue de cristal. Mais soudain, un cri étranglé se fit entendre : une des silhouettes lumineuses avait fait disparaître sa luminosité et s'était approchée du repaire d'Azraël qui, absorbé par le sort de cristal qu'il lançait, ne l'avait pas vue venir, et elle avait refermé ses doigts de lumière sur la gorge du jeune homme. Pour un être de l'ombre comme lui, même après son semblant de symbiose avec Méline, ce contact était quasiment insupportable, mais Zarth était sûr que ce n'était pas lui qui avait poussé le cri ; visiblement le gardien de lumière avait lui aussi du mal à soutenir un contact avec un être qui n'était pas de son alignement.
Le jeune drow et le chevalier du néant réagirent quasiment en même temps et bondirent au secours de leur ami ; seulement, ils n'avaient pas son arme de défense, en l'occurrence les sorts de cristal, et ils furent rapidement maîtrisés. Zarth regarda Azraël être traîné hors de la cachette, une étrange marque blanche au niveau du cou. La fureur qui se lisait dans les yeux noirs du jeune homme ne semblait pas prête de se démentir et il avait visiblement envie de se venger terriblement de ceux qui l'empêchaient d'atteindre son but. Les gardiens de l'éternelle lumière les entraînèrent dans un enchevêtrement de galeries que Zarth lui-même, qui avait pourtant vécu ici toute sa vie, n'avait jamais vues.
Ils se retrouvèrent tous les trois enfermés dans une pièce si sombre qu'ils ne se voyaient même pas entre eux, alors qu'ils pouvaient presque se toucher. Etonnamment, Julian avait été attaché au mur adjacent à celui d'Azraël et Zarth, alors qu'il y aurait eu amplement la place à côté d'Azraël. Leurs geôliers ne paraissaient pas animés de mauvais intentions si on excluait les lourds fers à leurs poignets et à leurs chevilles qui leur interdisaient le moindre mouvement.
- Je peux savoir ce qu'on leur a fait ? grogna Azraël, mécontent.
- Ne t'inquiète pas, ami, dit joyeusement Julian, nul ne peut entraver notre quête ! Nous nous en sortirons !
- Dis-moi, Julian, es-tu toujours aussi optimiste ? demanda Azraël entre ses dents.
- C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour éviter d'en finir avec la vie, répondit le chevalier du néant d'une voix qui n'avait plus rien de joyeux.
Azraël comprit alors que toute la gaieté du chevalier n'était que façade et qu'il essayait d'oublier par ce moyen toutes les humiliations dont il avait été victime. Il ne put s'empêcher d'admirer en lui-même la force de caractère du jeune chevalier et chez Azraël, l'admiration était aussi rare que la pitié.
Soudain, la respiration d'Azraël se fit haletante et fut accompagnée d'un bruit de chaînes. Zarth réagit aussitôt, il connaissait le syndrome.
- Par Sirius, Azraël, maîtrise-toi !
- Je ne peux pas, Zarth ! répondit Azraël d'une voix étrange, saccadée, comme s'il cherchait désespérément à se contrôler. Je n'ai jamais pu !
- Souviens-toi de l'enseignement du silence ! intima l'elfe noir.
Azraël eut un borborygme bizarre, que l'on aurait pu qualifier de rire quelque peu grinçant.
- Tu me rappelles mon maître !
Ce fut tout ; il parvint apparemment à se calmer, car le silence s'abattit sur la pièce.
Il y eut encore un bruit de chaînes. Zarth savait que c'était Azraël qui recommençait son manège. Cette fois-ci, il eut beau l'exhorter au calme, rien n'y fit. Azraël tirait comme un damné sur ses chaînes.
- Que se passe-t-il, Egan ? interrogea Julian.
- Egan n'est plus là. Il n'y a plus qu'Azraël ! répondit le jeune homme en hurlant le dernier mot avec un accent qui n'avait plus rien d'humain.
Malgré lui, Julian ne put retenir un frisson. Zarth commençait à paniquer : il savait ce qu'il se passait. Azraël, à cause de sa lycanthropie, était claustrophobe. Incapable de se maîtriser, il se transformait en hybride pour se libérer. Il entendit un claquement sec : les chaînes avaient cassé. Sans plus pouvoir se contenir, il hurla comme un fou :
- Puisque vous nous entendez, venez ouvrir cette porte avant qu'il ne soit trop tard !
Il ne savait pas trop d'où il tenait cette connaissance quant aux capacités des gardiens de l'éternelle lumière, mais il savait ce qu'il pouvait se passer : quand Azraël, sa phobie exacerbée, était hybride, il devenait incontrôlable et d'un danger pour tous ceux qui se trouvaient à proximité de lui. Il marchait nerveusement dans la pièce, débarrassant ses poignets et ses chevilles des fers qu'il laissait négligemment tomber sur le sol.
Une douce lueur s'alluma au-dessus de la tête de Zarth, puis s'intensifia brusquement. L'elfe noir poussa un hurlement de souffrance ; aussitôt, la lumière diminua d'intensité. L'entité qui se trouvait là observa un moment Azraël s'acharner sur la porte, au milieu d'éclats de bois, puis se retira dans un murmure. Julian sentait la peur de Zarth croître à chaque instant.
- Que se passe-t-il, Zarth ? demanda-t-il de nouveau.
- Azraël va nous tuer tous, répondit l'elfe noir. Il est devenu fou ; je ne l'ai jamais vu dans cet état.
La voix du jeune drow était proche de l'hystérie. Soudain, comme pour confirmer ses dires, une patte griffue se posa sur son épaule.
- Ne crie pas, Zarth, murmura doucement Azraël et le jeune elfe noir eut l'impression que sa voix charriait des larmes. Je vais te libérer. Mais ne dis rien ; ils entendent tout.
Le jeune drow recevait en pleine figure le souffle brûlant et rauque de la bête sauvage qu'était devenu son ami. La patte glissa le long de son bras et brisa le fer aussi facilement que s'il s'était agi d'un fétu de paille. Malgré lui, Zarth ne pouvait s'empêcher de trembler : d'un coup de patte, Azraël pouvait lui arracher le bras ou lui ôter la vie. Mais l'opération se passa sans incident et Azraël la renouvela sur Julian. Il les repoussa dans un coin de la cellule, puis s'acharna sur la porte. Il l'avait déjà sérieusement entamée, mais ce n'était pas encore suffisant.
Il se transforma en tigre, recula jusqu'au plus profond de la pièce et se jeta sur la porte de toute sa masse. Le battant craqua, mais encaissa. Il recommença une fois, deux fois, et jusqu'à ce que le résultat soit satisfaisant. Alors, reprenant sa forme d'hybride, il planta ses griffes dans le côté de la porte, que ses coups furieux avaient sérieusement ébranlée, et tira à lui. Dans un craquement sourd, la porte vint et s'arracha de ses gonds. Il sortit à vive allure. Zarth retint Julian un instant, puis le suivit avec plus de calme. Le jeune homme avait retrouvé sa forme humaine et était appuyé contre un mur. Devant lui, trois des formes indistinctes qui les avaient enfermés. Azraël tendit les mains vers eux et ses lèvres s'ouvraient déjà pour prononcer un des sorts de cristal. Mais dans son cerveau embrumé, il se rappela une phrase que l'esprit cristal de Laguz lui avait dite :
- Ce maudit instinct de bête sauvage qui est en toi. Il ne t'a donc pas quitté.
Et sa propre réponse lui vint, claire et précise :
- Je l'avais perdu, mais je l'ai retrouvé et je l'ai vaincu.
Ses doigts s'arquèrent douloureusement.
- Tu gagnes, Gaud..., râla-t-il, tu gagnes... pas... encore...
Lentement, ses mains retombèrent, tant était grand l'empire qu'il avait sur sa volonté, mais il resta encore la tête baissée. Il se passa les mains sur le visage et quand il se redressa, il avait l'air calme et impassible qu'il adoptait si souvent. Zarth fit un pas vers lui ; Azraël recula d'autant et tendit la main vers lui.
- N'approche pas de moi, Zarth, avertit-il. Je la sens encore, presque à surgir de nouveau ; elle est toujours là.
Zarth savait qu'il parlait de la bête sauvage qu'il avait en lui. Il comprit l'effort prodigieux qu'il avait dû faire sur lui-même pour vaincre cet instinct purement brutal et il admira l'empire que le jeune homme avait sur lui. L'entraînement du silence, où il avait travaillé si dur à dompter sa volonté et son corps, puis celui du cristal, où il avait modelé son esprit à sa guise, n'avaient pas été inutiles.
Les trois formes indistinctes les observaient et n'avaient pas fait le moindre geste pour intervenir lors du combat si âpre d'Azraël contre lui-même.
- Grande est sa force d'esprit, murmura l'une des formes.
- Il est néanmoins dangereux, répliqua son voisin d'un ton sans appel.
- Il en a conscience, objecta la troisième forme.
De ce fait, le regard d'Azraël avait perdu tout son magnétisme et sa sauvagerie ; il n'était plus qu'un regard aux eaux sombres et mystérieuses, recelant une tristesse profonde, comme un puits de détresse sans lueur d'espoir. Un instant, Zarth se demanda même si leur éclat inaccoutumé n'était pas dû à des larmes.
- Qu'allons-nous faire d'eux ? reprit la première forme lumineuse.
Le deuxième gardien semblait plus hostile à Azraël et celui-ci se dit qu'il avait peut-être un lien avec les gardiens qui s'étaient dressés contre lui lors de leur capture. La troisième forme suggéra :
- Si nous le menions à la source ? Elle saura quoi faire.
Le gardien hostile réagit avec violence :
- Certainement pas ! C'est elle que cette racaille venait profaner, sans doute aucun !
- Dis donc, Vilya, quitte à m'envoyer dans une mission sans queue ni tête, tu aurais pu au moins me faciliter la vie en prévenant les gardiens que je venais ! lança mentalement Azraël.
La voix qui lui tenait habituellement compagnie ne daigna pas répondre ; sans doute était-elle vexée de la façon cavalière avec laquelle il l'avait traitée quant aux elfes noirs. Le deuxième gardien eut soudain les yeux étincelants de rage.
- Tu oses t'adresser à notre Déesse vénérée, maudit ! s'exclama-t-il, empli de fureur.
Il frappa Azraël et le sang coula de la bouche du jeune homme qui n'avait pas bronché. Mais la colère du gardien était loin d'être calmée par cette manifestation. Il abreuva Azraël d'injures en secouant son poing sous le nez du jeune aventurier qui le regardait d'un air très calme. Les deux autres gardiens durent intervenir pour calmer leur compagnon.
- Je crois que la proposition de Xenwia est la bonne, reprit la première forme. Nous ne savons pas ce qu'est cet homme pour la Déesse.
Zarth admira la façon dont les gardiens ajoutaient le "D" majuscule en parlant visiblement d'Indis. Azraël, quant à lui, parfaitement calme, goûta du bout de la langue le sang qui coulait de sa bouche. Ce fut seulement alors que les gardiens parurent s'apercevoir que leurs prisonniers n'avaient pas de liens, mais qu'ils n'avaient pas cherché à s'enfuir, ni à riposter lorsque le deuxième gardien avait frappé l'un d'eux.
- Suivez-nous, dit la dénommée Xenwia en couvrant Azraël d'un regard étrangement doux.
Zarth eut un sourire amusé : décidément, Azraël ne pouvait pas sortir sans que les femmes se retournent sur son passage. Le jeune homme ne faisait pas le moindre effort pour essuyer le sang qui coulait de la commissure de ses lèvres et regardait droit devant lui, un mauvais pli tordant sa bouche.
Derrière, les deux autres gardiens discutaient à voix basse, mais, pour des ouïes comme celles de Zarth et Azraël, cela ne posait pas le moindre problème de compréhension. La discussion se révéla houleuse et, visiblement, les trois prisonniers en étaient la cause. Au cours de la dispute, ils apprirent le nom des deux autres gardiens : celui qui était hostile au jeune aventurier se nommait Xeran et celui qui avait admiré la force d'esprit d'Azraël répondait au nom de Xlove. Ce Xlove posait des problèmes d'identification aux trois amis : il avait une voix musicale très féminine et pourtant, il ne semblait pas être une femme ; Azraël pencha un moment pour un jeune garçon, mais l'autorité dont il faisait preuve et la façon qu'avait Xeran de l'écouter semblaient lui prouver le contraire. Par contre, il était sûr que Xenwia était une femme et Xeran un homme.
Il ne faisait plus trop attention au chemin qu'ils empruntaient, bien que sachant que sa mémoire le lui restituerait intact si besoin était. Par contre, il restait attentif au changement de décor : les roches se couvraient de plus en plus de végétation et une odeur de forêt flottait autour d'eux. Il se souvint du jour où il avait fait danser l'Obscure à Méline et du paysage féerique qu'elle avait créé : forêt verdoyante, aux lumières d'or, oiseaux merveilleux au chant envoûtant, animaux attirés par les danseurs et retenus par un lien invisibles... Il le sentait, il n'allait pas tarder à avoir de nouveau cette vision et, au détour d'une galerie, la forêt s'ouvrit devant lui, lui offrant toutes ses senteurs, tous ses chants, toute sa beauté. Et lui, l'aventurier sauvage, celui qui avait vécu en harmonie avec la nature pendant des années, quand il avait été aventurier, puis seigneur des panthères ou même Fils des Ténèbres, il s'arrêta devant cette forêt merveilleuse, saisi par tant de beauté ignorée. Xenwia se retourna vers lui, étonnée de son arrêt, puis elle comprit en le voyant contempler la forêt avec un air de totale stupéfaction. Ce n'était plus le fier et distant prince consort, c'était un enfant émerveillé qui redécouvrait les merveilles de Dame Nature.
- Sirius, Chantelys, que votre divinité peut prendre de somptueuses formes ! murmura-t-il pour lui.
A côté de lui, Zarth admirait aussi le spectacle, mais pour lui, il était apparemment moins nouveau. Il se tourna à demi vers Azraël.
- C'est beau, n'est-ce pas ? fit-il avec son doux sourire.
Azraël hocha la tête sans répondre.
- Tu as déjà vu ça, non ? réussit-il enfin à articuler.
Zarth approuva.
- Bien sûr. Juste avant de prendre ma décision de partir pour la surface. Je crois que c'était une sorte d'appel de Sirius, sa façon de me dire que la beauté du monde en surface méritait aussi mon attention. C'est une vision qui a longtemps hanté mes rêves, jusqu'au jour où une autre vision est venue la remplacer.
Zarth se tut ; Azraël savait quelle était la nouvelle vision du jeune drow : le visage de Méline. Les deux hommes savaient tous les deux que l'autre savait, mais il n'y avait pas de jalousie entre eux.
Xeran poussa Azraël en avant.
- Avance ! Tu voulais voir la source de l'éternelle lumière, tu vas la voir !
A regret, retenant ses pulsions de meurtre, Azraël s'arracha à la contemplation de cette merveilleuse forêt. Julian aussi avait été pris au charme magique de ce paysage extraordinaire et il essayait vainement de retrouver son calme et sa maîtrise de lui. Ils s'enfoncèrent dans la forêt et les trois prisonniers, oubliant toute envie de fuir, écoutaient avec ravissement les chants prodigieux qui montaient de cet écrin de verdure luxuriante ; Azraël sentait tout autour la présence des animaux, encore cachés, et il jeta un regard de connivence à Zarth. Une fois de plus, il fut frappé par la complicité qui le liait au jeune drow ; avec Julian, ce n'était pas pareil, il ne ressentait pas la nature de la même façon qu'eux, mais Zarth et lui possédaient tous deux ce haut degré de sensibilité aux milieux sylvestres.
Texte © Azraël 1996 - 2002.
Bordure et boutons Black Cat, de Silverhair
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