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Le sacrifice d'Azraël
Azraël avançait toujours. Il savait qu'il allait vers l'oblitération totale de son esprit et c'était la seule chose qu'il savait encore. A un moment, il s'arrêta net, perplexe ; il fronça les sourcils, bandant toute sa volonté pour garder à l'esprit ce qu'il devait faire. Il devait... il devait... il devait sortir Méline de là... Il fit un pas en avant. Etait-ce bien la bonne chose à faire ? Non, il devait amener Méline au temple. Oui, c'était cela ! Soulagé, il pivota sur ses talons et revint en arrière. Mais de nouveau, le doute l'assaillit. Il baissa les yeux sur Méline et fit un nouvel effort de mémoire. Soudain, le voile obscur qui occultait ses idées se déchira un bref instant et il se souvint : Méline ne risquait rien des roses bleues. Il devait sortir du champ, ne pas s'arrêter, sous aucun prétexte. Ses muscles reçurent l'ordre de se mettre en marche. Le voile retomba sur son esprit et il ne pensa plus à rien ; sa tête était vide.
La concentration trop élevée de roses bleues avait un autre effet, à part l'oubli : elle rongeait sournoisement les forces de celui qui y était exposé, jusqu'à l'inconscience, puis la mort. Azraël sentait ses muscles s'alourdir et seule la vague conscience de devoir sortir de ce piège végétal le faisait encore avancer. Méline ne disait rien ; elle lisait sur le visage du jeune homme tous les efforts qu'il faisait, mais surtout, elle voyait son regard noir se vider de toute expression. Ce fut par un effort surhumain de volonté qu'il parvint au bout du champ de roses. Mais ce fut à peine s'il s'en rendit compte. Il continua de son pas devenu mécanique jusqu'à l'endroit où attendaient Julianne et les deux chevaux. Là, il déposa Méline au sol et se laissa tomber sur une vieille souche. La jeune fille fut consternée de constater que les yeux noirs habituellement si sauvages n'avaient plus le moindre éclat et semblaient aussi morts que ceux d'un aveugle. Julianne poussa quant à elle un cri de joie.
- Azraël ! Je commençais à désespérer ! Azraël... ?
- Qui êtes-vous ? demanda Méline.
- Julianne Azraël. Je suis sa soeur. Que lui est-il arrivé ?
- Les fleurs de l'oubli, expliqua succinctement Méline.
Elle s'agenouilla devant Azraël.
- Egan ! Egan, m'entends-tu ?
Mais le regard du jeune homme demeurait toujours aussi vide et Méline se heurtait à une barrière infranchissable. Elle se concentra et utilisa la télépathie pour tenter de trouver l'ultime lueur de conscience qui aurait pu survivre à l'oubli. Elle ne trouva rien. Ses appels résonnaient sinistrement, sans jamais recevoir de réponse. Elle se laissa tomber à terre, découragée.
Julianne poussa un cri de rage.
- Je n'abandonnerai pas aussi facilement !
Elle s'agenouilla à son tour à côté de son frère. Précautionneusement, elle dégaina le cimeterre ; Azraël ne réagit aucunement, alors qu'en temps normal, elle n'aurait pas eu le temps de poser sa main sur la garde de l'arme. Elle fit miroiter la lame sous les yeux du jeune homme, espérant que son esprit embrumé reconnaîtrait cette arme à laquelle il tenait tant, puisqu'elle marquait sa victoire sur Yzul Lébur et son accession au rang de maître noir des assassins. Mais cela ne servit à rien. Elle entonna le chant du chaos, qu'elle savait qu'il avait entendu. Malgré cela, la lumière à moitié morte de sa mémoire refusait de se raviver.
- Azraël, te rappelles-tu de moi ? Je suis Julianne, ta soeur !
Mais le jeune homme gardait son regard fixé droit devant lui et demeurait immobile.
Julianne se tourna comme une furie vers Méline.
- Mais fais donc quelque chose ! Il aurait donné sa vie pour toi et tu restes là, les bras ballants, sans rien faire !
- Je donnerais ma vie pour lui s'il le fallait, dit doucement Méline. Mais je crois malheureusement qu'il n'y a plus d'espoir. La télépathie ne m'indique qu'un vide total. S'il y avait encore la moindre chance, je l'aurais su immédiatement.
Julianne se laissa tomber à côté de Méline, au bord des larmes.
- Je ne peux pas déjà le perdre ! gémit-elle. Je viens à peine de le retrouver !
Méline la prit contre elle et la berça comme un bébé. Julianne se laissa faire, s'agrippant à elle, puis elle éclata silencieusement en sanglots convulsifs. La jeune magicienne gardait les yeux secs, fixant le regard vide et fixe d'Azraël.
- Pourquoi t'es-tu sacrifié de la sorte ? hurla-t-elle intérieurement. Tu n'avais pas le droit, pas le droit... Egan ! Reste avec moi ! Quel dieu a pu accepter ton pacte : ma vie contre la tienne ?
Julianne se redressa, les yeux pleins de larmes.
- Essaie encore, je t'en prie ! demanda-t-elle. Essaie jusqu'à ce que tu n'aies plus de forces !
Méline acquiesça. Elle appuya son front contre celui d'Azraël.
- Egan ! Egan, réponds-moi, amour !
Elle ne perçut qu'une faible pensée, pitoyable reste de ce qui avait été la prodigieuse mémoire d'Azraël et qui s'estompa avant qu'elle n'ait eu le temps de la capter entièrement :
- Où est...
- Là ! Je suis là, Egan ! cria mentalement Méline. Je suis près de toi, amour !
- Pas d'amour...
Méline reprit courage. Ces quelques mots signifiaient que la lumière de son esprit ne s'était pas entièrement éteinte. Doucement, elle posa ses lèvres sur celles d'Azraël, tentant de faire passer tout son amour dans ce baiser. Mais le jeune homme semblait avoir perdu toute conscience et ne réagit pas.
Acharnée, Méline reprit ses appels télépathiques. Le vide mental qui régnait dans l'esprit d'Azraël l'effrayait. Elle finit par crier mentalement :
- Egan ! Je ne peux pas déchirer seule le rideau qui recouvre ton esprit ! Aide-moi, Egan !
Elle eut une soudaine inspiration et se tourna vers Julianne.
- Tu es Fille des Ténèbres. Tu connais donc le Chant des Assassins.
- Mieux vaut ne pas l'utiliser. Il se transformerait et nous déchiquetterait sans nous reconnaître.
Le mince visage de Méline prit un air de résolution farouche.
- Très bien. Dans ce cas, on va passer aux grands moyens !
Elle défit l'agrafe qui retenait sa cape et la laissa glisser au sol. Elle se rapprocha d'Azraël jusqu'à poser ses coudes sur ses genoux. Elle appuya son front contre le sien, pressa ses doigts sur ses tempes et s'abîma dans une profonde concentration. Julianne n'eut même pas le temps de réagir. Pour elle, Méline resta une éternité ainsi, concentrée, cherchant la moindre lueur dans le vide mental d'Azraël.
Soudain, un félin s'approcha du petit groupe à bonds géants. Julianne pivota sur son genou, navaja au poing. Elle ouvrit de grands yeux en se trouvant face à une bête éclipsante. Furnerius empêcha le combat en saluant le félin d'un petit hennissement amical. Quelques instants après, un jeune homme fit son apparition, souriant.
- Eh bien, Rani ! Tu as trouvé des amis, on dirait ?
Son regard vert engloba toute la scène : une jeune fille inconnue, Furnerius, et... et Méline concentrée sur Azraël ! Il s'approcha lentement.
- Que fait-elle ? demanda-t-il à voix basse à Julianne.
- Elle essaie de rendre la mémoire à mon frère.
Avec douceur, Florian fit une incursion dans l'esprit de Méline et vit ce qu'elle comptait faire.
- Il y a d'autres moyens, Méline, murmura-t-il mentalement.
- Non. Il n'y en a plus. Je les ai tous essayés, jusqu'à en appeler à Vitriana, la déesse de la mémoire.
Florian cessa d'émettre mentalement. Une larme coula sur sa joue.
- Bonne chance, Méline ! chuchota-t-il.
Il se tint debout derrière la jeune fille, ses mains sur ses épaules, et se concentra à son tour, amplifiant le pouvoir de Méline du sien propre. Il y avait là une telle concentration de magie que Julianne croyait presque sentir l'air se solidifier autour d'elle et les flux d'énergie devenir tangibles. La concentration des deux magiciens s'éternisait.
Brusquement, ce fut l'éclair ! Les yeux d'Azraël reprirent vie, tandis que Méline, épuisée, chancelait contre Florian. Le jeune assassin saisit aussitôt Méline dans ses bras et murmura doucement son nom. La jeune fille lui caressa la joue, s'abandonnant totalement contre lui.
- Qu'as-tu fait là, Méline ? demanda Azraël.
- Ame pour âme, Egan ! Confiance pour confiance...
- Réponds-moi sérieusement.
- Fusion d'esprit. C'était le seul moyen de détruire le voile d'oubli.
Dans les grands yeux verts, Azraël ne lut aucun regret, mais il savait.
- Quel sacrifice as-tu fait ? Avais-tu réellement besoin de m'ouvrir ton âme ? hurla-t-il intérieurement.
Il se releva, soulevant Méline dans ses bras. Ses yeux allèrent chercher au loin le tapis bleu des roses de l'oubli.
- Père ! La lumière peut-elle gagner ? murmura-t-il.
Il se tourna vers le jeune mage qui câlinait Rani.
- Florian, je te dois encore la vie si je comprends bien.
- C'est ma façon de vous remercier pour m'avoir tiré des griffes de Gaud et puis pour essayer de sauver tous les elfes. J'ai entendu parler des légions de feu.
Méline hocha vaguement la tête.
- Je tiens à rembourser ma dette, insista Azraël.
- Si tu y tiens... Avec Méline, accompagne les légions de feu. Elles ne cessent de traverser le domaine d'Erza, n'est-ce pas ? Elles vont avoir besoin d'aide.
- Florian, tu sais ce qu'il se passe, n'est-ce pas ?
Le jeune mage les regarda longuement.
- Je crois que je peux tout vous dire, à condition que vous gardiez le silence.
- Tu peux compter sur nous.
Le jeune mage hésita encore un instant, puis commença :
- Lors de l'élection de la Belle des elfes, il y a eu quelques problèmes. D'abord, Venzor, le patriarche, est mort, ce qui a beaucoup troublé les elfes. Ensuite, la Belle n'avait pas d'insigne de tribu, pour la bonne raison qu'il s'agissait de Stellarys elle-même, la belle déesse-elfe. Enfin, la rumeur court qu'un elfe noir assistait à la réunion, caché aux yeux de tous. Je suppose qu'il s'agissait de Zarth. De toute façon, ce facteur importe peu.
- Pourquoi Stellarys s'est-elle déplacée ? demanda Julianne, curieuse.
- Parce que Ordreth a enlevé Svetlana Ixia, la vraie Belle. De plus, les aventuriers qui devaient agir se trouvaient là. Stellarys les a prévenus immédiatement et ils sont partis.
- Des elfes ? s'étonna Méline.
- Non. Deux humains, frères des elfes : Simon Brûle-Flammes et Sha de Trembleterre. Ils assistent à l'élection tous les ans depuis leur enfance.
- Les dieux ont dérangé des aventuriers pour arracher une elfe aux griffes d'Ordreth ? interrogea Azraël. Le motif me semble un peu faible.
- Là n'est pas le plus grave : Sorcerak a été enlevé par Erza et celle-ci menace de détruire et Yslaire et l'âme de Sorcerak, irrémédiablement. Les dieux ne peuvent rien faire.
- Alors comme d'habitude, ils choisissent quelques pions sur l'échiquier humain et les envoient à la mort, conclut Azraël d'un ton amer.
- Sha et Simon ont du répondant.
- Mais que peuvent faire deux humains contre des dieux aussi puissants que Erza et Ordreth ?
Florian haussa les épaules sans répondre.
- Quel est notre rôle dans l'affaire, Florian ? demanda Méline.
- Simon s'inquiète pour ses amis elfes. Il sait que Ordreth ravage les tribus et il n'a qu'une envie : courir les sauver. Comme tu as déjà commencé à t'en charger, Méline, je veux que tu continues avec plus d'ardeur encore afin que Simon puisse avoir l'esprit libre pour affronter Erza.
- Si j'ai bien compris, Simon s'occupe d'Erza et nous d'Ordreth, fit Méline.
- C'est un peu cela.
- Comment sais-tu tout cela, Florian ? intervint Julianne.
Les deux regards verts de Florian et de Méline se croisèrent.
- Dis-leur, murmura la jeune fille. Le secret sera bien gardé.
- Je suis le fils d'Illustra et de Chyraz, avoua Florian.
- Un dieu !
- Non, un homme, fils de dieux. C'est dur à expliquer. Depuis que Ukkraq a été déifié, les dieux n'en acceptent plus parmi eux. Le panthéon reste stable. Si bien que les enfants de dieux n'ont pas le statut de leurs parents.
- Un homme tout ce qu'il y a de plus normal ? insista Julianne.
- Non, admit Florian. En fait, je suis éternel. Quand je meurs, je me réincarne en un enfant qui prendra mes traits.
- Et ton nom de famille ? demanda Azraël. Tu as dit t'appeler Dudne.
- Mon vrai nom est Florian Illustra, mais je n'ai pas voulu être désigné aussi clairement. D'où le nom de Dudne, qui fut celui de ma première et dernière fiancée, il y a déjà bien longtemps de cela.
- Pourquoi dernière ? voulut savoir Julianne.
- Mon coeur n'est pas d'accord pour avoir un amour à chaque vie. Je me souviens de mes existences précédentes. J'ai renoncé à l'amour, car cela me serait trop dur de les voir mourir à chaque fois. Il faudrait que je trouve quelqu'un d'éternel comme moi.
Azraël regarda Méline, mais celle-ci baissa la tête. Elle se releva et remarqua d'une voix mal assurée :
- Ta vie est fort intéressante, Florian, mais nous devons agir pour aider le sauveur de Sorcerak. Il n'est pas question de laisser le dieu du feu aux mains d'Erza.
- Pourquoi Ordreth s'est-il allié avec Erza ? fit Azraël en retenant Méline.
- Parce que Sorcerak est le protecteur attitré de Stellarys que Ordreth convoite depuis très longtemps. Il espère pouvoir enlever la déesse-elfe.
Le regard de Méline fut traversé par un éclair sombre.
- C'est monstrueux ! fit-elle, horrifiée.
- En effet. D'autant plus que Stellarys s'est jurée de rester fidèle à l'humain qu'elle a aimé et qu'elle n'a pas eu droit de rendre immortel.
Azraël et Julianne hochèrent la tête et se levèrent pour s'occuper de leur monture.
Méline et Florian s'écartèrent un peu.
- Méline, tu comprends bien que je n'ai pas dit tout cela innocemment.
- Je comprends que je suis la fille d'un dieu, n'est-ce pas ? Cette vie est ma première existence, la première d'une longue suite...
- Tu es la fille de Stellarys. Ta boucle d'oreille de cuivre rouge en forme d'étoile en fait foi.
- Et Mishalia ?
- Elle est à la fois ta soeur et ta réincarnation.
Florian sentit que Méline n'avait qu'une envie : fuir. Il l'attrapa par le poignet.
- Je ne te forcerai pas à devenir ma compagne, Méline. Je respecterai ton choix, quel qu'il soit. Je te laisse le temps de réfléchir. Il faut que j'aille retrouver Simon et Sha. Mais je reviendrai.
Méline hocha la tête.
- Je serai à la cour flamboyante, dit-elle, la bouche sèche.
Florian la salua et allait partir quand une main de fer l'arrêta net. C'était Azraël.
- D'où connais-tu si bien Méline ?
Dans le regard sombre à la lumineuse détresse, Florian sut qu'il savait tout ; il connaissait le don d'observation d'Azraël et ne s'étonna pas de ce qu'il ait tout compris.
- Quand je l'ai libérée de sa lycanthropie, murmura-t-il, c'était une petite fusion d'esprit. Là, je l'ai aidée te libérer, par la pensée. Nos esprits ont dû s'imbriquer l'un dans l'autre pour avoir plus de force. Elle fait un peu partie intégrante de moi, maintenant.
Il se tut un instant, puis reprit, son magnifique regard vert perdu dans le vide.
- Moins que toi. Je veux dire que maintenant, elle et toi ne faites pratiquement plus qu'un. Elle t'a donné tous ses souvenirs et...
Les yeux d'Azraël devinrent durs.
- Tu me connais suffisamment, Florian, pour savoir que je n'en profiterai pas et ce que j'en ferai.
- Tu en ressentiras un vide profond, objecta le jeune mage.
- Il a toujours existé en moi, Florian, fils de dieux.
- Azraël, ami, tu es un coeur noble.
- Je suis un pauvre fou, oui ! ricana Azraël, amer. Adieu, Florian.
Le mage salua et partit vers le sud, vers les Montagnes de la Mauvaise Mort, suivi de sa fidèle Rani.
Azraël lut dans les yeux de Méline tout ce qu'elle ressentait. Il l'attira doucement à lui et murmura :
- Reprends force de l'ombre.
La jeune fille appuya sa joue contre la large poitrine d'Azraël. Elle sentit un flux d'énergie pure couler dans ses veines et elle reprit courage.
- De l'ombre naît la lumière, chuchota-t-elle.
Azraël sourit et la déposa sur le dos de Furnerius. Le cheval encensa vigoureusement, comme pour saluer sa cavalière. Un peu à l'écart, Julianne caressait distraitement Byerley. Azraël, déjà en selle, se pencha en passant à côté d'elle et la souleva de terre pour l'installer à cheval.
- Méline, je ne sais pas si tu as eu le temps de faire connaissance avec cette charmante jeune femme, mais sache qu'il s'agit de ma soeur, Julianne Azraël.
- C'est ce que j'ai cru comprendre, en effet.
- J'ai découvert son existence depuis peu. Hum... Je crois qu'elle aurait besoin d'un asile. Qu'en penses-tu ?
Méline examina soigneusement la jeune femme et nota les mouvements gracieux, mais vifs, les grandes mains nerveuses et l'air volontaire.
- Le royaume de Slar ouvre ses portes à tous les fugitifs, fit-elle gravement. Je serai honorée de vous savoir dans les murs de ma ville ou même dans mes légions de feu, dans lesquelles une guerrière de votre trempe aurait sa place.
Julianne inclina la tête.
- J'irai où mon frère me dira d'aller, dit-elle d'une voix atone.
Azraël tapota la joue de sa soeur.
- Petite Julianne, vis ta vie ! lança-t-il avec un sourire affectueux.
Sans crier gare, Furnerius s'élança au galop et au même moment, Méline sentit un grand trouble s'élever dans son âme.
- Egan ! Slar a besoin de nous !
Dans les yeux de Méline dansaient de hautes flammes, images du brasier qui menaçait les murs de la ville.
Texte © Azraël 1996 - 2002.
Bordure et boutons Black Cat, de Silverhair
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