Julianne

   Furnerius filait déjà au grand galop vers le temple d'Ariella. Azraël avait trouvé une autre tunique dans ses fontes et s'était empressé de dissimuler la cicatrice aux yeux du monde. Et soudain, devant eux, l'horizon prit une couleur bleue. Azraël arrêta aussitôt Furnerius et descendit de cheval.
    - Le chemin s'arrête là pour toi, ami, fit-il affectueusement en serrant contre lui la grande tête noire.
   Furnerius fit entendre un petit hennissement plaintif.
    - Je sais, ami, je sais, murmura-t-il douloureusement. Mais je ne veux pas t'exposer à un tel risque. Si... si je ne reviens pas, va trouver Santig-du ; il comprendra. Et tu seras libre, Furnerius. Libre de te choisir un nouveau maître ou libre d'errer sans entraves.
   Les yeux de l'intelligente bête lui donnèrent la réponse qu'il connaissait déjà :
    - Rien que toi ! Je n'en veux pas d'autre. Tu n'es pas mon maître, mais mon ami !
   Azraël appuya son front sur celui de Furnerius.
    - Adieu, ami.
   Il prit Méline dans ses bras et s'éloigna rapidement. Furnerius lança un long hennissement strident et pour Azraël, ce fut comme s'il avait eu un chien et que celui-ci avait hurlé à la mort.
    - Je t'attendrai, ami. Je t'attendrai jusqu'à ce que mes os blanchissent sous les rayons d'Arkis et même par-delà la mort, semblait dire Furnerius.
   Sous les yeux d'Azraël, les roses bleues se faisaient plus précises. Il traça un signe en l'air et invoqua Mythilène, la déesse de la médecine.
    - Ô mère, tu lis dans mon coeur ! Vois que, pour une fois, ce n'est pas juste pour me protéger. Je veille sur cette enfant ; ô mère, je t'en prie, aide-moi à la sauver !
   Une voix douce chuchota à son oreille :
    - Va, Egan, mon fils. Ma protection t'est accordée. Va sans peur !
   Mythilène savait bien que Azraël n'avait pas peur pour lui, mais pour la frêle jeune fille qu'il serrait dans ses bras et dont il sentait le souffle si faible effleurer sa joue en une caresse d'une infinie douceur.
   Il fit un premier pas dans le champ de roses bleues. Son odorat si fin percevait les effluves de l'oubli, mais tant qu'il se souvenait qu'il devait sauver Méline, il s'en moquait. Il cueillit une des fleurs et la plaça entre les mains de la jeune fille. Là-bas, il voyait le dôme bleu du temple et il hâta le pas, tout en prenant garde à ne pas écraser de roses. Il sentait le poison si subtil attaquer toujours plus son esprit.
   Enfin, le temple fut à sa portée. Chancelant, il poussa la porte et entra dans un vestibule respirant la sérénité. Une jeune femme vêtue d'une longue robe brune se retourna quand elle l'entendit et elle sourit.
    - Bienvenue, jeune guerrier. Que veux-tu ?
   Azraël, appuyé contre le battant, la regardait avec perplexité. Il avait oublié.

   Ses yeux tombèrent sur Méline et Mythilène déchira le voile qui lui obscurcissait la mémoire ; ce fut l'éclair de compréhension. Il tendit la jeune fille vers la prêtresse.
    - Sauvez-la, Vénérée ! fit-il d'une voix rauque.
   La prêtresse lui fit signe de la suivre et le mena à une chambre où il put allonger Méline.
    - Ce sera dur, fils. Que lui est-il arrivé ?
    - Gaud, le sacrificateur de la Guilde, lui a offert une rose.
   La prêtresse n'avait pas besoin de davantage d'explications ; tous savaient qui était la Guilde.
    - Il m'a menti, murmura-t-elle ; il a outrepassé ses droits et en sera châtié.
    - Il est mort, Vénérée.
   La prêtresse prit la main droite d'Azraël.
    - Oui, je le vois. Ta main est souillée de sang, fils.
    - Mais, elle, Vénérée, elle est si pure !
    - Ce sera dur, fils, car c'est toi qui en fais la demande, dit-elle doucement.
    - Que vous faut-il, Vénérée ? Ma vie, mon sang, mon âme ? Je vous les offre. Prenez-moi tout, mais sauvez-la !
    - L'aimes-tu, fils ?
   Azraël se redressa, les yeux injectés de sang.
    - Je refuse de répondre. J'ai déjà dit ce que j'avais à donner, répliqua-t-il brièvement.
    - Ta vie m'importe peu. Mais ton amour peut la sauver.
   Le noir regard magnétique de la prêtresse troubla Azraël. Il tourna les yeux vers Méline, semblant la supplier de l'aider à répondre, comme s'il ne savait plus où il en était.
   Il tomba brusquement à genoux et courba la tête. Sa réponse ne fut qu'un souffle, mais ce fut suffisant pour que la prêtresse l'entende. Elle ne tira aucune fierté de voir le sauvage guerrier implacable submergé par le désespoir et mit une main rassurante sur son épaule.
    - Relève-toi, fils. Retourne d'où tu viens, vois à qui tu manques ou qui te manque, et reviens. Si tout va bien, elle sera guérie.
    - Bien, Vénérée, répondit sourdement Azraël.
    - Fils, comment as-tu vaincu le pouvoir des roses ? s'enquit la prêtresse, curieuse.
    - Je suis immunisé aux poisons, répondit succinctement Azraël.
   Il sortit sur ces mots.
   Là-bas, de l'autre côté du champ de roses bleues, il aperçut la solide silhouette de Furnerius. Retrouvant de l'entrain, il s'élança en courant à travers les roses. Du temple, la prêtresse veillait à lui frayer un chemin afin qu'il n'abîme pas les fleurs. Puis elle se retourna vers Méline.
    - Allons, enfant ! Es-tu si sensible pour ne pas résister au parfum d'une seule rose quand ton champion en affronte une centaine ? murmura-t-elle avec une note affectueuse.

   Furnerius fut fou de joie de revoir Azraël, mais comme le jeune homme revenait sans Méline, il comprit qu'il se passait quelque chose de grave. Il baissa la tête et souffla par terre, tandis que Azraël lui expliquait ce qu'ils allaient faire. L'homme et le cheval reprirent leur chemin, marchant côte à côte ; Azraël voulait rendre son chemin le plus long possible pour laisser à la prêtresse le temps nécessaire pour soigner Méline.
   Le premier jour se passa tranquillement. Arkis se coucha sous leurs yeux, ses derniers rayons prenant une teinte dorée inondant Yslaire de douceur. Comme à chaque coucher de soleil, le ciel avait pris une couleur d'un bleu-vert très doux. Azraël et Furnerius s'étaient arrêtés et regardaient le ciel virer au vert sombre. Ce soir, Vilya ne sortirait pas. Les deux amis eurent un hochement de tête et se préparèrent à passer la nuit. Tout doucement, Azraël fredonna :
    - Je suis né ombre parmi les ombres
   Et j'ai grandi dans les pénombres.
   Mon âme s'est complue dans les méandres sombres
   Mais mon coeur n'est plus que décombres.

   Mon essence est devenue celle des tombes,
   Et j'erre indéfiniment seul dans les catacombes.
   Je me dresse encore vainqueur après chaque hécatombe,
   Même si la mort n'a de cesse que je succombe.

   Furnerius sembla souffler sur l'herbe avec désapprobation. Azraël eut un rire fatigué et s'allongea, la tête sur le flanc de son cheval. Les respirations devinrent régulières et Irlenuit, déesse de la nuit, les entoura du rideau d'ombre.
   Le lendemain, les deux amis se sentaient d'attaque. Azraël, toujours appuyé sur Furnerius, s'amusait à regarder ses orteils bouger dans les rayons matinaux d'Arkis. Avec un soupir, il se redressa. Son cheval se remit debout d'un coup de reins, imité par Azraël.
    - Que penses-tu d'un repas en ville ? fit le jeune homme sans grand enthousiasme.
   Furnerius était aussi sauvage que son maître et il refusa la proposition. Azraël bondit en selle et laissa son cheval se diriger à sa guise. Celui-ci n'hésita pas et s'élança au galop dans la forêt : il adorait entendre le vent lui siffler aux oreilles.
   Soudain, une silhouette menaçante leur barra le passage. Rapide comme l'éclair, Azraël dégaina son cimeterre et arrêta Furnerius. L'adversaire était emmitouflé dans une grande cape, mais Azraël, comme tous les assassins, avait une excellente vision et il s'aperçut qu'il s'agissait d'une jeune femme.
    - Identification, ordonna celle-ci d'un ton sec.
    - Ma belle, fit Azraël en s'appuyant nonchalamment sur l'encolure de Furnerius, je déteste me présenter à des gens qui se cachent.
   D'un geste foudroyant, il coupa les cordons de la cape qui tomba au sol. La jeune femme eut un cri de dépit. Azraël eut un sourire amusé.
    - Bonjour, consoeur.
   Il s'agissait en effet d'un assassin. Elle portait la tunique noire à lacets, les gants sans doigts et les protège-bras.
    - Ton nom, consoeur ?
    - Je refuse de répondre, fit la jeune femme, butée.
   Azraël soupira ; il retourna son cimeterre et, sur l'autre côté de la lame était gravée la rune des assassins.
   La jeune femme ouvrit de grands yeux.
    - Pardon, maître noir... Excusez-moi, j'ignorais... Je m'appelle Julianne. Julianne Azraël.
   Le jeune homme ne fit pas le moindre commentaire.
    - Vous... vous êtes Yzul Lébur ?
    - Yzul Lébur est mort depuis un an, Julianne.
    - Vous l'avez tué, constata calmement Julianne.
   Azraël haussa les épaules.
    - C'était ma dernière épreuve. Mon mentor estimait que j'en étais capable.
    - Qu'est-il devenu ?
    - Un Fils des Ténèbres l'a tué et moi, j'ai occis l'assassin. Et toi, jeune femme, que fais-tu ?
    - Je cherche un dénommé Azraël.
    - Tiens donc ! Que lui veux-tu ?
    - Le tuer. Il ne me cause que des problèmes ! Récemment, nous avons attaqué un royaume à cause de lui et nous avons échoué. Je suis chargée de l'éliminer.
    - D'où vient cette ressemblance entre son nom et le tien ?
    - Je l'ignore. Je ne sais même pas d'où vient le mien ! Mais, maître noir, ce n'est pas prudent d'être seul. Vous pourriez être attaqué. Je me propose comme garde du corps.
   Azraël sourit.
    - Allons, Julianne, je suis de taille à me défendre. Je m'en voudrais de te détourner de ta quête.
    - Ne vous inquiétez pas pour moi. Tôt ou tard, je le retrouverai.
    - Yslaire est vaste, remarqua Azraël en faisant avancer Furnerius d'un coup de genou. Sais-tu à quoi il ressemble ?
    - Non. Mais il est, paraît-il, connu sous un autre nom : l'archer à la flèche enflammée.
   Azraël regarda songeusement la jeune femme : grande, mince, un visage bien ciselé aux hautes pommettes un peu saillantes, les yeux au regard aussi noir que le sien, une longue chevelure châtain clair et de longues mains nerveuses.
    - J'ai une faim de loup ! proclama Julianne.
    - De loup ou... de tigre ? murmura doucement Azraël.
   Elle le fixa, étonnée.
    - Comment savez-vous...
    - Je sais beaucoup de choses.
   Il vit passer un lapin ; aussitôt, il porta la main à son arc, encocha une flèche et tira avant même d'avoir visé. Le trait partit avec une rapidité stupéfiante, lancé avec une puissance extraordinaire, et s'enflamma brutalement. Le lapin fut cloué au sol.
   Julianne se tourna vers Azraël, l'air désemparée, la main sur sa navaja.
    - Comment vous appelez-vous, maître noir ?
   Il prit le lapin d'entre les dents de Furnerius avant de répondre.
    - Azraël.
   Elle sortit sa navaja. Azraël, d'un seul geste, lui bloqua le poignet.
    - Inutile, enfant. Tu es si naïve ! Nouvelle dans la Guilde, non ?
    - Oui, mais...
    - Un assassin n'a confiance en personne, même, et surtout, pas en un de ses confrères. Le pire de tous est sans doute le maître noir. Par Ukkraq, Yzul Lébur t'aurait sans doute poignardée dans le dos pour t'apprendre à être aussi négligente !
    - Alors pourquoi ne l'avez-vous pas fait ? cracha Julianne. Pour m'ôter mon honneur ? Par pitié ?
    - Pitié ? Qu'est-ce que c'est ? Un nouveau mot ? Ne sois pas stupide, Julianne ! Je n'ai plus de pitié : il y a déjà longtemps que j'ai donné toute celle que j'avais. Par contre, je te soupçonne d'avoir appartenu à une confrérie avant de passer chez les Fils des Ténèbres. Pour parler d'honneur, tu n'es pas un pur produit de la Guilde. Mm... Laisse-moi deviner : la très honorable Guilde des voleurs, dite communément l'Honorable.
   Julianne allait de surprise en surprise.
    - Je ne comprends pas, maître noir...
    - Laisse ce titre. Je m'appelle Azraël, t'ai-je dit. Désolé à ce propos de t'avoir causé des ennuis.
    - Pourquoi ne m'avez-vous pas tuée ? redemanda Julianne, tenace.
    - Parce que ton père serait furieux contre moi.
    - Vous connaissez mon père ?
   Azraël ne répondit même pas à la question.
    - Pourquoi tiens-tu tant à ce que je te tue ?
    - Si vous ne le faites pas, la Guilde le fera à votre place.
    - Bof. Tu n'as pas besoin de leur dire que tu m'as vu.
    - Vous ne connaissez pas Gaud ! Il va m'hypnotiser et me remettra aux mains d'Ankrist.
    - Ma toute belle, je me demande si tu n'es pas une provocatrice. Ankrist est mort peu après l'attaque contre Slar et Gaud est décédé récemment.
    - Par tous les démons de l'enfer ! Vous n'êtes qu'un... qu'un tueur !
    - Qu'un assassin. Enfant, si j'étais vraiment un assassin dans l'âme, tu serais déjà étendue raide morte à mes pieds. Ne proteste pas ! J'ai plus de morts sur la conscience que tu n'en as vu dans toute ta vie.
    - Vous êtes horrible !
    - Je sais.
    - J'étais de l'attaque contre Slar. J'ai vu beaucoup de morts.
    - Je ne t'en félicite pas ; c'était très mal organisé, répondit tranquillement Azraël. Quelle fut ta vie, enfant ?
   Julianne ne pouvait résister au magnétisme de la voix d'Azraël et elle raconta son histoire : elle parla avec émotion de sa mère, la lycanthrope Zerynthice, retraça son apprentissage au sein de l'Honorable, puis l'attrait qu'exerçait la Guilde sur elle, à cause de sa mère qui en avait fait partie. Et puis, à la mort, récente, de Zerynthice, elle était entrée dans la Guilde.

   Azraël ne disait rien ; il remarqua distraitement une mince ligne blanche zébrant la peau hâlée de la jeune fille au niveau du cou et puis, brutalement, il se souvint de la signification de cette cicatrice. Discrètement, sa main gauche alla chercher sa navaja au creux de ses reins.
    - Tu ne m'as pas tout dit, Julianne, remarqua-t-il paisiblement en descendant de cheval.
   Sans trop savoir pourquoi, la jeune fille l'imita.
    - Pourquoi pensez-vous cela ?
   Sas prévenir, Azraël la saisit à la gorge, tandis que la pointe de sa navaja titillait la cicatrice.
    - Cette marque... Tu t'es bien gardée de m'en parler, traîtresse ! Qui t'envoie ? Aynaud ?
    - Ce n'est pas ce que vous croyez ! suffoqua Julianne. Je ne fais pas partie de l'ordre du chaos ! Pas en tant que membre !
    - Je le sais bien, figure-toi. Tu es la fiancée de l'un d'eux ou même l'épouse.
    - Fiancée, râla Julianne. J'allais le voir. Je ne comprends pas de quoi vous m'accusez.
    - Alors va le voir ! gronda Azraël, furieux. Va le voir et parle-lui d'Azraël. Tu comprendras ce que je veux dire.
    - Etes-vous donc si connu ?
    - La moitié de la planète veut ma mort et l'autre me craint. Va-t'en !
   Avant qu'il ait pu desserrer l'étreinte de ses doigts autour du cou mince, un cri résonna dans la forêt :
    - Julianne ! Laisse-la, misérable, ou tu vas signer ton arrêt de mort !
   Azraël se retourna lentement, sans relâcher Julianne. D'un geste expert, il rangea sa navaja et dégaina son cimeterre de la main gauche. Le chevalier du chaos se figea dès qu'il le vit.
    - Vous..., balbutia-t-il.
   Azraël eut un rictus de mauvais augure en reconnaissant l'homme qu'il avait effrayé dans la tour du chaos.
    - Tu veux ta fiancée ? demanda-t-il d'un air sombre. La voilà !
   D'un geste violent, il jeta Julianne aux pieds de l'homme qui s'agenouilla auprès de sa fiancée à moitié étranglée.
    - Allez-vous-en ! gronda Azraël. Si Aynaud veut ma mort à ce point, qu'il vienne m'affronter lui-même.
    - Ce n'est pas Aynaud qui m'envoie ! protesta l'homme.
    - Tais-toi, Jeliel, fit Julianne. Il est capable de nous tuer tous les deux
    - Je sais, Julianne. Je l'ai déjà rencontré. Cet homme a été grand-croix de l'ordre du chaos. Il n'a pas pu tout oublier !
   Jeliel repoussa doucement sa fiancée et déboucla sa ceinture supportant son épée qu'il laissa tomber au sol. Il fit un pas en avant et mit un genou en terre.
    - Seigneur, je remets ma vie entre vos mains.
    - Ne me tente pas. Tu ne sais pas de quoi je suis capable.
    - Vous êtes grand-croix du chaos !
    - Demande à ta petite amie ! Elle te dira ce que je suis d'autre !
    - C'est le maître noir des assassins, souffla Julianne, fatiguée.
   Jeliel se redressa lentement.
    - Allez-vous-en ! répéta Azraël. Et ne vous retrouvez jamais sur mon chemin, car je ne me montrerai pas aussi clément !
    - Pourquoi nous épargner ?
    - Retiens bien, petit : c'est une question à ne jamais poser à un Fils des Ténèbres ! Jamais ! Sa réponse est rapide et précise : ta mort !
    - Je veux savoir !
    - Parce que tu m'as rendu Furnerius. Et parce qu'elle... Parce que. Je n'aime pas expliquer ma façon d'agir.
   Il était remonté sur le dos de Furnerius et démarra sans prévenir. Julianne bondit vers sa propre monture.
    - Je te retrouverai à la tour ! cria-t-elle à Jeliel.
    - Mais...
    - Je ne peux pas le laisser partir, il connaît mon père !
   Elle piqua des deux et s'élança sur les traces d'Azraël.

Texte © Azraël 1996 - 2002.
Bordure et boutons Black Cat, de Silverhair

Silverhair