- Non, fit sourdement le jeune homme. J'aimerais simplement que les autres ne voient pas en mon grand-père qu'un héros, mais aussi un homme, avec ses faiblesses et ses heures de courage. Après tout, s'il n'avait pas été séduit par Serasys, il serait certainement encore vivant en ce moment et ne serait pas un dieu. Qui en aurait entendu parler ?
- Beaucoup de monde, lui assura la jeune elfe. N'oubliez pas qu'il fut choisi par les dieux parce que son nom emplissait tant le ciel de Solaris que les dieux ont porté leur attention sur lui.
- Je sais. Mais je sais aussi qu'il n'a pas oublié son origine humaine et qu'il souffre parfois de ne rien pouvoir faire pour ses semblables. Il n'aime pas trop son pouvoir. C'est une force terrible que celle du sommeil éternel. Il est en fait le bras droit d'Illustra quant à la mort. C'est pour cela qu'il préfère qu'on le considère comme le dieu des aventuriers, plutôt que comme celui de la mort et du sommeil éternel.
Il se tut et ne dit plus rien. Chantelys comprit que le jeune homme, petit-fils de l'Errant et protégé de Sirius, devait avoir des relations relativement fréquentes avec les dieux et sans doute, Ukkraq s'était-il confié à son petit-fils qu'il voyait suivre la même voie que lui. Ce devait être une chose très dure que d'avoir un dieu pour grand-père.
La porte s'ouvrit brutalement et Jerk, le gardien des prisonniers, fit irruption.
- Toi, viens là ! aboya-t-il en désignant Sirius.
Le jeune homme se leva et suivit le gardien sans protester, mais ses yeux brillaient d'une lueur mauvaise. Jerk se tourna vers lui.
- N'essaie pas de m'attaquer, prévint-il, parce que tu ne pourras pas me vaincre et que je te ferai payer très cher la moindre traîtrise. Je suis le premier champion de la Reine et nul n'a jamais réussi à me battre sans une arme à la main.
Sirius semblait à peine l'écouter. Son regard vif jaugeait l'adversaire et il comprit vite qu'à mains nues, il toucherait le sol en moins d'une minute ; Jerk avait le visage et le torse couturés de cicatrices, marques de ses anciens combats. Sirius était un excellent combattant à l'épée, mais son arme lui avait été enlevée lors de sa capture. Jerk le poussa violemment en avant.
- Marche ! Tu es attendu !
En effet, un colosse se dressait dans l'arène où l'on conduisait Sirius et il éclata d'un rire tonitruant quand il aperçut le mince jeune homme.
- Jerk, qu'est-ce que cette mascarade ? Ne me dis pas que c'est lui qui doit me vaincre ?
Le gardien ne répondit rien et se contenta de désigner le géant à Sirius.
Celui-ci saisit immédiatement ce qu'on attendait de lui. Seulement, il avait encore le respect de la vie humaine et tuer cet homme ou même le combattre pour le plaisir lui paraissait inutile. Néanmoins, quand il vit son adversaire se diriger vers lui avec des intentions peu amicales, il sut qu'il n'avait pas le choix et, sans armes, il se prépara à recevoir l'assaut qui vint plus vite qu'il ne l'avait prévu. Il se battit courageusement mais il vit sa fin proche quand le poing massif du géant se dressa au-dessus de sa tête. Jerk arrêta le colosse d'un geste.
- Une minute et demie. J'ai déjà vu mieux ! Gork, ramène-moi le jeune héros à la maison, que sa maman le soigne.
Le géant souleva Sirius comme une plume et le porta jusqu'à sa cellule, où Chantelys se morfondait. Le jeune homme aurait bien voulu se débattre, en profiter pour s'enfuir, mais sa vue était brouillée par un nuage aux couleurs violentes. La jeune elfe vit son compagnon de cellule jeté avec brutalité sur le sol de pierres.
- Vous pourriez faire attention ! cria-t-elle. Vous voyez bien qu'il est blessé !
- Ici, ma jolie, tu apprendras vite que nous ne sommes pas dans un monde de délicatesse ! D'ailleurs, j'aimerais savoir ce qu'une frêle créature comme toi fait dans le quartier des gladiateurs... sauf si tu es considérée comme le délassement de ton jeune guerrier ! ajouta Gork avec un gros rire.
Chantelys rougit violemment. Le géant s'approcha pour la voir de plus près.
- Tu es bien jolie, toi... Tu mériterais mieux que cet avorton.
Il lui prit le menton dans sa grosse main et leva le fin visage de la jeune elfe vers lui. Les grands yeux verts le regardaient avec terreur mais elle semblait trop effrayée pour se dégager et tenir tête au géant. D'ailleurs qu'aurait-elle pu faire contre Gork, alors que Sirius lui-même avait été vaincu ?
Un bruit derrière le gladiateur le fit se retourner et il vit son adversaire se remettre péniblement debout par un effort extraordinaire de volonté.
- Laisse-la, dit Sirius d'une voix cassée, s'appuyant contre le mur pour ne pas tomber. Laisse-la, elle ne t'appartient pas.
- Tiens, tiens, tu serais capable de te battre pour ce que tu considères être ton bien ?
Le jeune homme hocha violemment la tête en signe de dénégation, mais Gork ne comprit pas.
- Tu as de la chance que Jerk m'ait dit de te laisser tranquille, sinon tu te paierais la raclée de ta vie !
Il envoya Sirius au sol d'un coup de poing et sortit de la cellule. Chantelys s'agenouilla auprès de son compagnon évanoui et entreprit de le soigner grâce aux pouvoirs de guérison par les plantes que lui conférait sa déesse. Quand il ouvrit les yeux, il vit que le regard de la jeune elfe contenait une note de reproche.
- Je... ne voulais pas sous-entendre... que vous m'apparteniez..., dit-il avec difficulté, mais à vous-même... Il ne sait pas et... doit pas insulter... en ma présence...
Il s'évanouit de nouveau, sa tête ayant durement heurté le sol. Néanmoins, avant de perdre totalement conscience, il regarda fixement Chantelys et demanda distinctement :
- Etes-vous vraiment la Gardienne du Cristal Bleu ?
La jeune elfe s'assit à côté de Sirius, enserra ses genoux de ses bras et attendit qu'il se réveillât.
Noor avait profité de la permission de sa soeur pour visiter le château de fond en comble et il avait rencontré les centaines de formes tourmentées qui le hantaient, anciennes victimes de la cruauté de Symaris, prisonnières de ces murs tant que la Reine des Ténèbres exercerait sur elles son influence maléfique. Seule sa mort pouvait les délivrer de leur condition de fantômes, mais qui aurait pu pénétrer dans le château sans que Symaris le sût ? Le jeune mage ignorait ce qu'il était advenu de l'homme que ses serviteurs avaient fait prisonnier le jour de son arrivée, mais il ne s'en souciait guère. Il avait entendu les bruits de combat habituels dans l'arène et n'y avait pas prêté attention. Il voyait rarement sa soeur, qui passait son temps avec le Dragon des Ténèbres ou à surveiller les progrès de son nouveau prisonnier. Mais ces quelques rencontres leur suffisaient amplement, car il ne régnait pas la meilleure entente entre les deux jeunes gens : Symaris savait parfaite-ment que son frère n'avait pas choisi la voie du mal pour la puissance qu'il pouvait en tirer, mais parce qu'Allansia, la déesse du mal, l'avait séduit et forcé à rejoindre le côté maléfique. Elle savait aussi qu'il vénérait Erza, comme Allansia, ce qui n'était pas son cas, car ses dieux, Nyxador et Liriel, avaient été emprisonnés par la Princesse de l'Ombre. Noor, quant à lui, savait pertinemment que sa soeur s'était tournée très tôt vers les ténèbres ; dès son plus jeune âge, elle s'était plongée dans les livres de magie noire, domaine qu'elle avait rapidement maîtrisé à la perfection ; on la considérait comme une des meilleures élèves de sorcellerie, jusqu'au jour où elle sauva Thyrs de la mort. Le Dragon des Ténèbres, par reconnaissance, lui apprit tout son savoir sur les ténèbres et elle surpassa tous les sorciers du pays. Elle était devenue la Reine des Ténèbres. Devant sa soudaine puissance, Thyrs avait décidé de s'allier à elle et était devenu son confident. Tous deux faisaient la loi dans la région et terrorisaient les gens des environs. Mais Sorcerak détestait les abus de pouvoir et il était intervenu, avec l'aide de Furtifer et Feralys, les dieux du châtiment, pour la condamner à rester à jamais prisonnière dans sa forêt, qui était rapidement devenue un enfer pour les rares personnes qui osaient la traverser. Les hordes de squelettes y commettaient leurs crimes en toute impunité : ainsi l'avaient décidé les dieux du châtiment. Symaris n'était Reine qu'en sa forêt.
Quelques jours plus tard, Noor partit en diligence du Château des Ténèbres pour aller rencontrer Sirane, prêtresse du Soleil. Cette entrevue avait été projetée par Saval lui-même, grand prêtre suprême, qui régnait en maître sur tous les prêtres et avec qui les dieux passaient pour correspondre fréquemment. Noor étant mage du mal et Sirane prêtresse du bien, ils se devaient de répondre à la convocation de Saval, car les ordres du bien et du mal, quel que soit le dieu qu'ils honoraient, étaient directement sous le commandement de Saval. Il se demandait ce que le prêtre suprême pouvait bien tirer de cette rencontre ; en effet, il savait, par des sources connues de lui seul, que Sirane éprouvait une haine incontrôlée envers le mal. Elle ne pourrait certainement pas réussir à adresser la parole à un mage de cet ordre. Cette entrevue le préoccupait tant qu'il ne contemplait même pas le fabuleux paysage de la planète Solaris. Dans cette région, seuls le Château des Ténèbres et la Forêt Envoûtée, qui le protégeait par ses maléfices, n'étaient pas touchés par la sécheresse que Jalis, le soleil jaune, provoquait tous les six mois par sa chaleur ; à cette époque de l'année, la planète était un véritable désert : les plantes mouraient et les pierres éclataient sous la canicule. Heureusement, dans deux mois, Azaris, le soleil bleu, prendrait sa place dans le ciel et réchaufferait doucement la planète au lieu de la faire étouffer. Mais le moment que Noor préférait habituellement était la nuit : tout l'horizon, le ciel, le paysage, étaient d'une magnifique couleur bleu-vert que Syrs et Myls, les deux lunes à la lumière blanche, inondaient de douceur.
Sirane se présenta à la porte du Temple Suprême et aussitôt les battants de bronze coulissèrent devant elle. Un serviteur s'inclina devant elle.
- Veuillez me suivre, Vénérée.
Il la guida à travers des couloirs d'une telle richesse que Sirane en fut presque écoeurée par cet étalage. Les murs rutilaient d'or, des pierres précieuses attiraient sans cesse l'oeil par leur éclat, des peintures et des tapisseries d'une finesse admirable ornaient le chemin... La jeune prêtresse baissa la tête et fixa le sol de marbre blanc qui était d'une simplicité étonnante par rapport au reste. Saval l'accueillit avec joie.
- Vénérée, les murs sont honorés de votre présence.
Sirane s'inclina profondément.
- Maître Suprême, c'est moi qui vous remercie de votre invitation qui me permettra ainsi de faire face au mal incarné.
Sa voix bien timbrée avait une consonance de dégoût.
- Vénérée, je sais combien vous avez dû vous faire violence pour accepter cette entrevue, mais croyez bien que je l'aurais évitée si je l'avais pu.
Sirane fit un geste qui indiquait clairement qu'il pouvait dire tout ce qu'il voulait, elle n'en serait pas moins persuadée qu'il avait fait exprès de la choisir pour cette rencontre.
- Néanmoins, vous me comprendrez quand vous saurez qu'Illustra m'a averti que vous aviez été désignée pour l'accompagner dans sa quête du Sceptre de la Nuit. Vous n'êtes sans doute pas sans savoir que la cachette du Sceptre a malheureusement été trouvée par ceux de l'ordre du mal.
La jeune prêtresse eut un air horrifié. Saval continua :
- En effet, Allansia et Zeloran, dieux du mal, ont décidé de concert avec Hypnoz, votre dieu, qu'un membre de l'ordre du bien devait être aux côtés de Noor pour le protéger contre ce quoi sa magie serait inefficace. Hypnoz le veut pour que le bien puisse récupérer le Sceptre avant le mal, car il devient urgent de le cacher ailleurs, et Zeloran pour une raison inconnue. Sans doute ne souhaite-t-il pas seulement retrouver le Sceptre mais également faire accomplir à Noor une mission nécessitant la présence d'une Prêtresse du Soleil.
Sirane secoua la tête, l'air incrédule.
- Jamais Hypnoz n'aurait décidé une chose pareille sans m'en avertir !
- Douteriez-vous de ma parole ? demanda sévèrement Saval.
La prêtresse ainsi rappelée à l'ordre rougit violemment et baissa les yeux.
- Vous deviez être accompagnée en outre de la Gardienne du Cristal Bleu, grande prêtresse de Chantelys, et d'un guerrier. Ils devraient être déjà arrivés... sans doute un fâcheux contretemps...
On frappa discrètement à la porte et un serviteur entra, annonçant l'arrivée du mage Noor. Celui-ci pénétra presque aussitôt dans la pièce. Il salua cérémonieusement Saval et Sirane qui resta le souffle coupé devant ce qu'elle voyait. Comment pouvait-il être le plus puissant mage du mal ?
L'homme qui se tenait devant elle était suprêmement séduisant, d'une minceur presque frêle. Ses cheveux gris argent ondulés, un peu longs, lui donnaient un air gentil et sérieux. Seuls ses yeux entièrement bleus montraient son statut de mage. Noor lui serra la main et ce n'est qu'en reprenant ses esprits que Sirane s'aperçut qu'elle ne l'avait pas lâchée. Elle desserra sa main en rougissant. L'air patient qu'arborait Noor n'arrangeait rien aux choses. L'aspect sous lequel il se présentait la déroutait totalement. Saval avait reculé jusque dans un coin sombre et il observait silencieusement ce qui se déroulait sous ses yeux. Noor murmura :
- Enfin l'accomplissement de mon plus cher désir...
Sirane le regarda d'un air interrogatif.
Saval, prévenu télépathiquement qu'un message mental de la Gardienne du Cristal venait d'arriver, disparut de la pièce par un des nombreux passages secrets qui truffaient le temple. Noor montra le ciel de Solaris qui commençait à devenir bleu-vert.
- Regardez cette liberté au-dehors, chuchota-t-il. N'avez-vous jamais eu envie, même un court instant, de posséder ce monde ?
Il s'approcha de Sirane, se mit dans son dos et la força à regarder par la fenêtre. Elle sentait son corps contre le sien et il lui sembla que sa robe de lourd velours bleu ne la protégerait jamais assez de l'étreinte des fines mains du mage sur ses épaules. Elle se dégagea avec indignation.
- Jamais je n'ai souhaité posséder Solaris ! La seule chose que j'ai toujours désirée, au plus profond de mon âme, c'est de trouver le courage suffisant en ma foi pour lutter de toutes mes forces contre le mal !
Noor la regarda en souriant et lui releva gentiment le menton.
- Allez-y ! Luttez contre le mal ! Je suis là, en face de vous, à portée de vos sorts... N'hésitez pas à me rayer du monde des vivants.
Sirane se dégagea brusquement et répondit par un rire froid.
- Je ne peux pas croire que vous soyez vraiment ce que vous prétendez être. Votre constitution est beaucoup trop faible pour supporter tant de puissance !
Le jeune mage l'attira brusquement à lui.
- Et vous, murmura-t-il, vous dont je sens le corps si fragile trembler entre mes bras, êtes-vous assez puissante pour assumer tous les pouvoirs d'Hypnoz ? Et pourtant, vous êtes sa grande prêtresse !
- Quel est votre plus cher désir ? demanda Sirane d'une voix très douce, comme si elle avait oublié à qui elle parlait.
- Que vous m'accompagniez dans ma quête du Sceptre de la Nuit, vers Hydranis, une terre qui s'étend au-delà des brumes, dans le nord, au milieu des glaces, là où ni Jalis, ni Azaris n'ont de pouvoir. Viendrez-vous ?
- Mon dieu m'a destinée à vous suivre, répondit fermement la jeune prêtresse.
L'évocation de sa mission lui fit enfin réaliser où elle se trouvait et elle repoussa Noor. Ses yeux d'Erèbe le regardèrent avec fureur.
- N'essayez pas de profiter de moi ! Je doute fort que votre envie soit que je vous suive, car tout le monde sait que je suis la personne détestant le plus le mal !
- Et pourtant, vous étiez tout à l'heure dans mes bras, rappela Noor avec une douceur feinte.
- Un moment de faiblesse, qui ne se reproduira plus, fit-elle sèchement. Hypnoz me préservera de vous et de vos dieux.
- Qu'attendez-vous pour me tuer alors ?
- Plus tard. Vous devez d'abord me permettre de retrouver le Sceptre de la Nuit.
- Voyons, Vénérée, est-ce à vous de parler ainsi ? Une prêtresse du bien ne parle pas froidement de la mort d'un de ses semblables ! Et qui peut plus faire partie du bien que le soleil, qui distribue lumière et vie à la planète ?
- Hypnoz fait partie des dieux pacifiques, répondit-elle en haussant les épaules et en se détournant de Noor.
Elle le sentit s'approcher d'elle. Il regarda la chevelure noire roulée au long du cou et tendit la main vers la nuque frêle. Sirane frissonna avant même qu'il ne la touche, mais ne fit pas un geste pour s'enfuir.
La porte s'ouvrit à ce moment. En une fraction de seconde, Noor s'était éloigné de la jeune prêtresse qui ne bougea pas. Saval annonça :
- Vénérée, j'ai le regret de vous dire que votre escorte a été retardée. Etant donné qu'elle mettra sans doute beaucoup de temps à venir ici, je vous propose d'en sélectionner une autre.
Sirane releva fièrement la tête.
- Inutile. Hypnoz me protégera des dangers et je suis assez forte pour me préserver moi-même.
Noor eut un léger sourire de victoire tandis que Saval restait songeur devant cette décision.
- Si mon escorte initiale arrive, vous l'enverrez à ma recherche, reprit la prêtresse. Sinon, je me débrouillerai seule.
- Ne craignez rien, Maître Suprême, intervint Noor, je veillerai sur elle.
- Que votre foi vous soutienne en toutes circonstances, Vénérée, murmura Saval, que la dernière phrase de Noor venait de fortifier dans sa pensée que Sirane était utile pour autre chose que la quête du Sceptre.
Sans savoir pourquoi, penser que Noor veillerait sur Sirane le fit frissonner intérieurement. Il pressentait un danger auquel il livrait cette jeune prêtresse sans trop d'expérience et démunie contre l'adversité. D'un air interrogateur, il regarda Sirane qui inclina légèrement la tête. Ses grands yeux larges et immobiles fixaient le prêtre suprême sans ciller. Elle était prête à affronter tout ce qui l'attendait.
Texte © Azraël 1995 - 2002.
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