Venez à la rivière de la vie !

La comédie est finie, la tragédie commence.

Permettez-moi, Dieu tout-puissant,
De guérir vos créatures égarées,
Sans force pour écouter vos chants
Quand leurs frères les ont presque tuées.

La vie attend, amour,
Moi aussi : souviens-toi
Que la mort attend toujours
Au bout de tes doigts.

Ecoute la musique qui résonne dans ta tête,
Cet air entraînant aux semblants de fête,
Suis sans hésiter le feu qui coule dans tes veines
Et ne crois pas que ses danses soient vaines !

Oui, chante, danse et ris de tout ton soûl,
Donne de toi-même, donne tout, jusqu'au bout !
Donne-leur tout ton amour, toute la beauté de ton âme,
Donne-les-leur en pâture, pour alimenter leur flamme.

Sois solitaire ou en groupe, triste ou heureux, mais vis !
Profite de ce qui t'entoure, dans un souffle, dans un cri,
Sans jamais croire pourtant que la mort soit ennemie,
Simplement, ouvre grand ton coeur aux mystères de la vie.

Car elle est toujours là, présente en chacun de tes actes,
Elle t'accompagne pas à pas, quels que soient tes pactes,
Elle est toujours là, qui coule dans ton sang,
Elle est toujours là, qui t'entraîne en avant.

Ecoute-la ! Ecoute son chant qui emplit ton cœur,
Sens sa joie, elle qui voit les malheurs et le bonheur,
Laisse-la guider chacun de tes gestes, de tes mots,
Laisse-la essuyer le moindre de tes sanglots.

Pleure ou ris, aime ou déteste les tiens, mais vis !
Elle t'aide à te relever quand tu es anéanti,
Elle danse autour de toi et son rire roule avec l'écho,
Mais pourtant elle ne t'éloigne jamais du tombeau.

Sa compagnie n'est cependant pas de tout repos :
Il lui arrive souvent d'alourdir ton fardeau,
Elle peut en un instant te briser comme rameau
Et se faire, non ton bonheur, mais ton fléau.

Mais n'oublie jamais que le temps est son allié
Et que, contre vents et marées, le monde continue de tourner.
Le temps passe et avec lui, tout s'efface
Et la vie s'élance, avec son parfum fugace.

Sois fataliste ou volontaire, désespéré ou joyeux, mais vis !
Vis et aime de tout ton être, de tout ton coeur transi,
Vis et aime sa joie pendant qu'il en est encore temps,
Vis et oublie tout, vis avec le regard d'un enfant.

- La vie est-elle donc toujours un jeu ?
- Toujours. Un jeu dont on ne connaît pas les règles. [...] Un jeu où il n'y a que des perdants, un jeu où chacun joue avec des pions et où chaque pion est une vie.
Réponse d'Azraël
Dieu donne la vie, Il la reprend et en dispose ensuite, mais entretemps, chacun en fait ce qu'il veut.

Singer of the Autumn Lullaby, de Jonathon Earl Bowser

Le sage regarde la vie et la mort comme le matin et le soir.

Proverbe chinois
Parfois la souffrance est le seul moyen de savoir que l'on existe.