Erik
C'est une histoire que je connais depuis longtemps,
Celle d'un rossignol qui donna sa vie et son sang
Pour que l'amour puisse fleurir encore une fois,
Pour que l'amour naisse quand s'éteignait sa voix.
Nightingale... Un chant dans la nuit et un coeur offert
Quand le sacrifice seul pouvait faire reculer l'enfer.
C'était un petit rossignol gai et insouciant,
Jusqu'au jour de la tristesse d'un premier sentiment.
Un jeune étudiant était éperdument amoureux,
Mais l'aimée ne faisait que rire du malheureux.
Nightingale... Il pleura à cause de la cruelle
Et aurait voulu effacer le chagrin de son aile.
La jeune fille, pour aller au bal avec son soupirant,
Demanda une rose, une rose aussi rouge que le sang,
Et l'amoureux s'en fut désespéré et découragé,
Car cette promesse n'était qu'une nouvelle cruauté.
Nightingale... Il vola partout, à s'en épuiser,
Mais sans trouver de rosier prêt à fleurir avant l'été.
Dans le jardin du jeune homme, il y avait un rosier,
Un rosier bien vieux et fatigué, mais qui sut s'apitoyer.
Mais ses roses étaient du blanc le plus pur qui soit
Et pourtant, il ne laissa rien ébranler sa foi.
Nightingale... Un petit coeur ému, de la compassion,
C'était tout ce qu'il fallait pour le miracle de la passion.
Alors, durant la nuit, le courageux petit rossignol,
Au lieu de chanter gaiement en prenant son envol,
Vint appuyer sa petite gorge fragile contre une épine
Pour que naisse une rose au prix d'une douleur assassine.
Nightingale... Il chanta, chanta la beauté de la vie,
La tendresse de l'amour par chaque mélodie.
Le vieux rosier faisait des efforts pour fleurir une dernière fois,
Drainant les forces du petit rossignol et aussi sa voix,
Et lentement, une magnifique rose naquit avec son chant,
Le blanc pur des pétales se teintant du rouge du sang.
Nightingale... Dans les heures qui restaient avant l'aurore,
Il donna sa vie et son chant pour que l'amour fleurisse encore.
Et quand le soleil se leva enfin, la dernière note s'envola,
L'épine toucha le coeur du petit rossignol qui tomba,
Laissant sur le vieux rosier la plus belle des fleurs,
Née de son sang et de son chant pour sécher les pleurs.
Nightingale... Un petit corps que personne ne remarqua,
Et la reconnaissance d'un rosier seul marqua son trépas.
Nightingale... Il donna sa vie sans hésitation,
Chantant jusqu'au dernier moment sa conviction,
Car l'amour humain était plus important à ses yeux
Que la vie d'un petit oiseau volant dans les cieux.
Nightingale... L'ultime sacrifice, resté à jamais inconnu,
Simplement parce qu'il avait laissé son coeur être ému...
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Forest light, Mistress of the Muses
Copyright © Jonathon Earl Bowser 1999.
Used with permission.
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