Mort, va trouver de ma part ceux qui chantent l'amour
Et qui de vaines gloires se vantent ;
Apprends-leur donc à chanter
Comme font ceux qui t'ensorcellent
Parce qu'ils s'enracinent complètement hors du monde
De sorte que tu ne puisses les déraciner.
Mort, tu es incapable d'ensorceler
Ceux qui dans leur chant ont coutume de te chanter
Et ainsi nourrissent en eux la crainte de Dieu.
Le cœur qui peut engendrer un tel fruit,
- En vérité, je peux le certifier -
Aucun de tes pièges ne peut le déraciner.

Tu ris aujourd'hui, amour, Mais attends demain, La mort sera sur ton chemin, Pour toujours.

Tu es toujours là, toi, mon amie,
Au fil des jours, au fil des nuits,
Toujours souriante, toujours contente,
Sans jamais te lasser d'être constante.

Tu es mon amie, ma mère, mon enfant,
Tu es mon coeur, mon âme, mon sang,
Tu es mon étoile, ma lune, mon soleil,
Tu es mon univers, ma terre et mon ciel.

Ô toi, mon amie, toujours à mes côtés,
De mon sort toujours préoccupée,
Toi dont la tendresse ne m'a jamais fait défaut,
Comment pourrais-je un jour te tourner le dos ?

Et pourtant, j'ai parfois essayé de te fuir,
Quand l'espoir hésitait entre partir et venir,
Mais j'avais ton coeur entre mes mains
Et je ne pouvais le laisser sans lendemain.

Ton feu brûle dans mes veines,
Avec tout son amour et ses haines,
Il empoisonne mon âme entière,
En m'entraînant dans la lumière.

Tu me consoles lors de mes nuits de larmes,
Tu me soutiens dans mes luttes sans armes,
Ta vie est la mienne, ton rire est ma joie,
Et je ne vois le monde qu'à travers toi.

J'ai mis mon coeur entre tes mains décharnées,
J'ai caressé tes lèvres au sourire si triste et si fané,
J'ai aimé jusqu'au manteau noir qui te drapait,
Jusqu'au silence et à la solitude qui t'accompagnaient.

Je t'aurais suivie jusqu'au bout du monde,
J'aurais fait des folies pour entrer dans ta ronde,
Mais même notre amour ne peut vaincre le sort
Qui m'éloigne de toi en me tirant au-dehors.

Je sais que tu ne m'abandonneras pas,
Je sens toujours ta présence à chacun de mes pas,
Mais quel est donc cette peine qui te hante
Et qui fait, ô mort bien-aimée, que tu veuilles devenir vivante ?

Copyright © Roger Loveless

La mort s'affronte en face.

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