J'ai atteint le bout de la nuit,
Mais aussi loin que j'ai fui,
Une ombre noire était à mon côté,
Avec son sourire énigmatique et forcé.
Elle attachait sur moi son regard vide
Et je ne voyais plus que son visage livide.
" Ami, ne me repousse pas maintenant,
Quand je suis aussi faible qu'un enfant !
Je fus toujours ta compagne fidèle,
Aussi bien devant la mort que devant le ciel,
Je t'ai escorté jusque dans le silence,
Quand ton coeur ne battait plus que d'absence.
Ami, ne me reconnais-tu donc pas ?
Ami, tu m'avais engagé ta foi,
J'avais confiance en toi sans limite,
Ne vois-tu pas que ma fin tu précipites ?
M'abandonner, c'est plus que te renier,
M'abandonner, c'est perdre ta liberté.
Ami, tu ne sais pas vivre sans moi,
Puisque j'ai toujours guidé tes pas.
Je t'ai mené jusqu'à l'extrême,
Sacrifiant tout ce que tu aimes ;
Tu es parti, tu as suivi, tu as fui,
Mais je t'attends toujours au bout de la nuit.
Ami, te souviens-tu enfin de moi ?
J'étais là au fil des jours, au fil des mois,
Mon cortège était de silence et de mort,
Ta vie et ton âme en demandaient encore
Et je t'ai donné la liberté avec promptitude.
Ouvre ton coeur et souviens-toi, ami, je suis la solitude. "
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La solitude était ma mère.
The Magi
Copyright © Ruth Thompson
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Je ne compte que sur moi-même. C'est le meilleur moyen pour ne pas être déçu.
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