Eau

Dans un ciel d'orage, la lune éclaire la nuit
Et sur le sol, résonnent les larmes de l'oubli.

Vie renouvelée

Une fleur sortira lentement de terre,
Emportant sur son passage l'aridité,
Donnant plus d'espace à l'humanité
Et abolissant la tristesse solitaire.
Naîtra une nouvelle fleur dans l'univers,
Laissant derrière elle une vie renouvelée
Là où il n'y avait que terre desséchée
Et de l'eau jaillira du désert.

Adieu, sables, dunes, vent chaud !
Adieu, vastes terres infécondes !
Il n'y aura plus de refuge pour les âmes vagabondes,
L'oasis accueillante remplacée par un ruisseau.
S'élançant vivement vers l'éther,
Creusant son trou au milieu du sable,
Apportant au monde sa fraîcheur inestimable,
De l'eau jaillira du désert.

L'air vibre encore de toutes les prières,
Blanches colombes des messages d'espoir
Ou, plus modestes, celles nées dans le froid du soir,
Qui demandaient que grossissent les rivières.
Par elles, dans le soleil lumineux geyser,
Irriguant ces territoires d'aridité,
Brisant comme verre les rêves d'une minorité,
De l'eau jaillira du désert.

Waterfall
Waterfall
Tempête en mer

Ô mer, dont le flux nous amène la tristesse,
Mer, dont la chaleur nous enveloppe de sa caresse,
Quand tes vagues viennent mourir sur le sable fin,
C'est tout un nouveau monde à portée de la main.

Toi dont la houle furieuse se brise comme verre
Contre les digues inébranlables dressées par la terre,
Tu sais aussi te faire tendre et sereine
Pour consoler les nombreuses âmes en peine.

Ô mer, été comme hiver, jamais tu ne connais le repos
Et dans tes profondeurs pareilles à celles du tombeau,
Tu gardes jalousement les secrets de tes noyés
Quand tes flots portent en eux le chant des naufragés.

Mer aux furieux gonflements, qund l'orage se déchaîne,
Pour tes vagues, il n'y a plus de calme qui tienne,
Et ton eau se hérisse d'écume que soulève la tempête
Et seule t'importe cette arabesque blanche qui couronne ta tête.

En ces nuits de tourmente, ton chant se fait cri rageur
Et à l'océan vient les appétits du naufrageur :
La houle se fait plus féroce, les vagues se ruent sur les coques
Et rien ne les arrête, pas même le nom de Dieu que les marins invoquent.

Et les navires sombrent, venant augmenter tes collections ;
Par des nuits pareilles ont déjà disparu de nombreux galions
Et tes fonds regorgent de mille et cent richesses insoupçonnées
Que seul l'audacieux peut trouver après de multiples plongées.

Et vous, sinistres et durs écueils de mort éternelle,
Pourvoyeurs des tombeaux, à la patience de sentinelle,
Vous êtes la hantise des bateaux qui contre vous se fracassent,
Brisant leur fragile et éphémère coque, ajoutant aux nombreuses traces !

Vous, écueils sombres, assassins notoires à la triste renommée,
Combien de larmes avez-vous arrachées à la terre éloignée ?
Combien de femmes ont pleuré leur père, leur frère, leur fils, leur époux,
Quand sur la grève, seule réponse à leurs angoisses, venait mourir le remous ?

Gardiens de l'océan et de ses secrets, dépositaires des lugubres récits,
Quand au coeur des nuits les plus noires ne résonnent que pleurs et cris,
Vous avez mis les mères à genoux, les frères au tombeau,
Vous avez poussé les filles aux larmes, les époux à braver le flot !

Et pourtant, quand l'orage se calme, quand la tempête retombe,
Et pourtant, quand les flots affamés ont rempli leur grande tombe,
Se dessine l'arabesque de l'écume marine à la couleur titane
Sur l'émotion turquoise de l'immensité océane.

Mer sombre, après avoir englouti le dernier gouvernail,
Lentement, tu refermes tes tombeaux de corail
Et tu offres au regard de tous le reflet lisse de ta surface,
Lumière pure, éclat adamantin, beauté qui menace.

Ô mer, pourtant, quand ton chant s'en va, porté par le vent,
Doux murmure incessant, il réjouit le coeur du marin survivant,
Rassure les mères angoissées et charme les terriens isolés ;
Alors, ô mer, ma mère, reflue vers ceux qui sont égarés !

From Distant Shores, d'Eric VanRaemdonck
From Distant Shores
Copyright © Eric VanRaemdonck 1996.
Used with permission

Homecoming, by Jérôme Berger
Homecoming
Copyright © Jérôme Berger 1999.
Used with permission

The house on the rock, de Rodney Matthews
The house on the rock
Copyright © Rodney Matthews 1992.

Waterfall.
Homecoming. Copyright © Jérôme Berger 1999. Used with permission
From Distant Shores. Copyright © Eric VanRaemdonck 1996. Used with permission
The house on the rock. Copyright © Rodney Matthews 1992.
Bordure et boutons Lauching Gryphin, de Silverhair

Silverhair