Marc Antoine
Eros ! Je ne m'attendais pas à un tel manquement de ta part !
Mais aussi, quelle leçon tu donnes en ce jour à César !
Ton geste est ta façon de dire que tu es ton propre maître
Et que même ton seigneur ne peut te faire agir en traître !
Pourtant, Eros, cette blessure qui te tue est entièrement mienne !
Oh ! Si ce n'est toi, qui me fera embrasser la terre égyptienne ?
Eros, ta main n'a jamais hésité tant que tu luttais à mon côté,
Mais le dernier service que je te demandais t'a troublé !
Pauvre enfant ! Ton courage est un magnifique acte de foi
Et je n'ai qu'un moyen de me montrer digne de toi !
Eros, ma reine et toi m'avez montré la voie, vous avez raison !
Bientôt montera vers vous le joyeux chant de mon oraison !
Las, Eros ! Ne pouvais-tu pourtant pas un instant attendre ?
Que tu n'aies pas souhaité me survivre, je peux le comprendre,
Je connais ta fidélité, mais pourquoi ne m'as-tu pas frappé en premier ?
Dira-t-on qu'un enfant aura montré le chemin à un guerrier ?
Eros, je suis injuste, tu étais un fier combattant dans mon armée,
Mais il n'est pas normal que Cléopâtre et toi ayez d'abord atteint l'apogée !
Cléopâtre, je ne souffre pas de ce que nous soyons séparés,
Car bientôt, ma douce reine, je serai près de toi, à tes côtés !
Sans doute, Eros, mon fidèle Eros, mon messager aux pieds ailés,
Te l'a déjà annoncé, si empressé à ce que mes ordres soient exécutés !
Après toi, ma reine, près de toi, gentil Eros, enfin, je meurs !
César ! La mort de Marc Antoine fait de lui ton vainqueur !
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