Cléopâtre's songs

Courtisane Te sauver d'elle J'ai aimé César
Pour l'empire Gentil Eros César ne sera vainqueur que d'un cadavre
Courtisane
Marc Antoine

Cléopâtre va venir s'humilier devant moi !
C'est là une victoire digne de l'orgueil d'un roi !
Elle a fait tomber César dans le filet de ses bras,
Mais ne me trouvera pas baisant la trace de ses pas !
Courtisane ! Ses lèvres n'ont même plus le souvenir
De ceux qu'elle disait aimer à en mourir !

Oui ! C'est à juste titre que je clame ma fierté !
C'est là une victoire que je peux vraiment chanter !
L'Egypte à mes pieds ! Sa reine en suppliante !
Et la bannière de Rome flottant, conquérante !
Courtisane ! On me dit que sa beauté est grande,
Mais je ne crains pas que mon coeur se fende !

Voyez, sa galère vient d'accoster au rivage !
Pour son vainqueur, elle fait montre d'un bel étalage :
Cortège de charmantes nymphes, rames d'argent,
Parfums lourds et capiteux, flûtes au doux chant !
Courtisane ! Qui en ce jour espère-t-elle séduire ?
Elle, vaincue, elle, que je viens de détruire !

Dieux ! La voici ! On ne m'avait pas menti :
Sa beauté est comparable à un diamant de prix :
Parfaite, pure, mais froide ! Pas de soumission
Dans ce regard qui ne connaît que le language de la passion !
Courtisane ! Vaincue, elle redresse pourtant le front
Et me jette sa dignité au visage comme un affront !

Eh bien, Cléopâtre ! Te courberas-tu devant ton vainqueur ?
Crois-tu, d'un simple regard, affoler mon cœur ?
Oh ! Courtisane ! Courtisane ! Tu as pris le titre de reine,
Mais tu n'es qu'une courtisane que rien ne gêne !
Courtisane au front couronné ! Penses-tu me faire céder ?
Tu ne dis rien ! Tu te contentes de me regarder...

Cesse de me fixer ! Ton regard me dérange...
Et pourtant, cela ne devrait pas... c'est étrange...
Ah ! Détourne la tête, courtisane silencieuse !
Je veux te voir à mes pieds, sanglotant comme une pleureuse !
Courtisane, tu me défies ! Tu restes dédaigneuse !
Tu es mon esclave ! Tu dois être malheureuse !

Comprends-tu cela? Baisse donc ton regard !
Tu seras traînée dans les rues derrière mon char !
Exposant à la foule ta beauté qui m'emplit de fièvre,
Qui appelle la passion et repousse le sentiment mièvre !
Oh, courtisane ! Tu me tentes, infâme reine !
Et l'amour de ses liens insinueux m'enchaîne !

Cléopâtre ! Quitte ce silence par trop insupportable !
Laisse-moi me griser au son de ta voix adorable...
Oh ! Ma tête se perd, je ne sais plus ce que je dis...
Et toi, silencieuse, droite et fière, tu n'émets pas un cri...
Courtisane ! Oh, je le sais, tu mérites cet épithète !
Pourtant, je cède ! A tes mains je livre ma tête !

Cléopâtre ! C'est plus que je n'en puis endurer !
Oh, je t'en supplie, cesse de me dédaigner !
Toi, être insultée par le peuple dans les rues de Rome !
Toi, être traitée comme la fille impudique de Sodome !
Oh ! Non, jamais ! Courtisane, soit ! Mais sois à moi !
Je te suivrai partout où se portera ton choix !

Poème © 1999
Bordure et boutons Egyptian lady, de Silverhair

Azraël's Graphics

Silverhair