Cléopâtre's songs

Courtisane Te sauver d'elle J'ai aimé César
Pour l'empire Gentil Eros César ne sera vainqueur que d'un cadavre
César ne sera vainqueur que d'un cadavre
Cléopâtre

O Marc Antoine, toi que la mort n'a pas effacé de mon souvenir,
Ecoute mes adieux avant de recueillir mon dernier soupir.
De mes propres mains, j'ai moi-même refermé ta tombe ;
Il est l'heure qu'à mon tour, je te suive et succombe !
Quand de mes larmes, j'ai scellé ce triste mausolée,
Où tu m'attends, où tu erres, pauvre âme désolée,
J'étais libre ! Et maintenant, je ne suis plus qu'une captive,
Que l'on croit soumise, mais que l'on surveille pour qu'elle vive !
Comment pourraient-ils se permettre la moindre faiblesse,
Qui nuirait à leur victoire, qui ternirait leur liesse ?

O Marc Antoine, on m'entraîne loin d'ici, loin de toi,
Alors que de notre vivant, toujours nous étions au même endroit :
Ni les lauriers de Rome, ni les pleurs d'une femme jalouse
Ne purent jamais t'éloigner de moi, ta véritable épouse !
Et moi, dans tes bras, j'en ai oublié jusqu'à ma couronne,
Jusqu'à ma belle Egypte, sans entendre l'alarme que l'on sonne,
Défiant Octave ! Et maintenant, il me réclame comme sa prisonnière
Et tu reposes sous ce ciel vers lequel s'est élevée ma prière,
Quand Cléopâtre n'aura que la mort à attendre de Rome
S'il est vrai que j'y arriverai vivante, amenée par cet homme !

O Marc Antoine, ne me laisse pas participer à leur victoire
Quand leur triomphe te couvre de honte et occulte ta gloire !
Aide-moi, cache-moi en cette tombe, reposant à tes côtés,
Loin de ces gardes qui me surveillent de leurs yeux embrasés !
Octave m'a tout pris ! L'homme que j'ai toujours aimé
Et aussi, mon dernier souvenir de César, mon Césarion, mon fils aîné !
O mort, douce délivrance, belle liberté, je m'offre à toi,
Vers toi je tends les mains et je t'appelle, de mon propre choix !
Viens à moi, mort, fidèle amie, donne-moi la paix de ton tendre hâvre,
Et que César ne soit le vainqueur que d'un cadavre !

Petits amis venimeux, venez rouler vos anneaux sur moi,
Que ma chaleur soit la vôtre... Il vous suffira de frapper une fois !
Toi, à mon bras, comme un joyau vivant, toi, sur ma poitrine,
Et sens battre le coeur de la reine d'Egypte, Cléopâtre la divine !
Que votre poison coule dans mes veines, se mêle à mon sang,
Car seule la mort peut mettre fin à mon triste tourment !
Marc Antoine ! Reçois ta reine, ta femme, ton esclave, maintenant !
Ton honneur est sauf : mon courage a choisi pour allié le serpent !
La mort me gagne... Charmion, Iras, que rien ne vous navre :
César ne sera vainqueur que... que d'un... cadavre...

Poème © 1999
Bordure et boutons Egyptian lady, de Silverhair

Azraël's Graphics

Silverhair